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FFR: l'avocat d'Altrad dénonce une garde à vue "à la limite de l'humanité"

Antoine Vey, avocat de Mohed Altrad, sorti de garde à vue mercredi soir après deux jours d’audition, s’est indigné des conditions de détention de son client.

Il dénonce une "brutalité institutionnelle qui est scandaleuse". Juste après la sortie de garde à vue de Mohed Altrad, mercredi soir, l’avocat du propriétaire du club de Montpellier a fait part de toute sa colère dans une interview accordée à L’Equipe. Bernard Laporte, président de la FFR, Serge Simon, vice-président de la FFR, Mohed Altrad ainsi que deux autres personnes étaient entendus depuis deux jours dans le cadre d’une enquête de présumé favoritisme envers Mohed Altrad.

"Je ne commenterai pas le contenu des échanges puisque le code de procédure pénale dit que toutes les informations relatives à une garde à vue en cours sont couvertes par le secret professionnel", a d’abord prévenu Me Antoine Vey. "Ce que je peux vous dire, c'est que mon client a 71 ans et qu'il a passé la journée dans une cellule où vous, si vous y passiez deux heures, vous trouveriez cela inhumain. Les enquêteurs sont très courtois, arrangeants, sympathiques mais il y a une brutalité institutionnelle qui est scandaleuse."

"Des combines à deux balles"

L’avocat, choqué par le traitement réservé à son client, poursuit sa sombre description. "Ils n'ont pas à dormir dans une geôle avec des types à côté qui leur ont hurlé dessus. Il (Altrad) n'a pas dormi de la nuit. La lumière dans la gueule à 23 h 30 pour vous poser des questions quand vous y êtes depuis le matin, ça n'a aucun sens. La mesure de garde de vue dans ce dossier est détournée, parce qu'elle n'a qu'un objectif: la médiatisation. On est à la limite de l'humanité."

Tout en précisant "ne pas comprendre ce qu’on reproche" à Mohed Altrad, Antoine Vey estime que son client "s’est fait un peu embringuer dans des combines à deux balles des uns et des autres, parce qu'une fédération sportive n'est pas gérée comme une entreprise du CAC 40".

Mercredi, quelques heures avant la sortie de garde à vue des cinq hommes, l’avocat de Serge Simon avait quant à lui dénoncé un complot. "C’est absolument scandaleux parce qu’on a refusé le renvoi de cette affaire et on les met en garde à vue dix jours avant l’élection (pour la présidence de la FFR, ndlr). C’est à se poser la question: qui est derrière? Alors que nous savons qu’il y a des luttes permanentes entre la Fédération et le Ligue... Je ne dis pas que c’est la Ligue qui pousse derrière, mais on se pose des questions", avait réagi Me Pierre Blazy au micro de RMC Sport.

F.Ga