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France-Australie : pour laver l’affront

Fulgence Ouedraogo contre l'Australie en 2010

Fulgence Ouedraogo contre l'Australie en 2010 - -

Deux ans après avoir vécu une véritable humiliation (16-59), le XV de France veut offrir une meilleure image de lui-même ce samedi face à l’Australie, au Stade de France (21h). Et battre les Wallabies pour la première fois depuis 2005.

Quatre contre cinq. Quatre héros de 2005 contre cinq « zéros » de 2010. Philippe Saint-André a-t-il tenté de trouver l’équilibre entre les bons souvenirs de certains et la soif de rachat des autres ? Pour son premier match en tant que sélectionneur du XV de France face à l’une des trois meilleures équipes du monde, la deuxième en l’occurrence au classement IRB, il comptera ce samedi au Stade de France sur l’heureuse expérience du quatuor Fritz-Michalak-Nyanga-Szarzewski, derniers triomphateurs de l’Australie il y a sept ans à Marseille (26-16). Et demandera au quintette Ouedraogo-Mas-Parra-Huget-Domingo de tout faire pour restaurer leur honneur. Ils l’avaient perdu le 27 novembre 2010 en concédant face aux Wallabies la plus lourde défaite à domicile de l’histoire du XV de France (16-59).

La claque n’a pas été oubliée. « On avait explosé et baissé les bras », se lamente encore le pilier clermontois Thomas Domingo, qui sera remplaçant ce samedi. Toute la semaine, le travail du staff a donc consisté à proposer un ensemble beaucoup plus sérieux, surtout mentalement. « On va leur faire la guerre pendant 80 minutes » ou encore « on ne les lâche pas ! » ont été des formules répétées par Philippe Saint-André pendant les entraînements. Se relâcher, ne serait-ce que quelques minutes, c’est risquer la punition. La peur de la rouste, Pascal Papé, capitaine en l’absence de Thierry Dusautoir, la repousse. « Si on part avec la crainte d’en prendre 30, 40 ou 50, il vaut mieux rester à Marcoussis, clame le deuxième ligne. Ce qu’on veut, c’est gagner le match. »

Michalak : « Si on se met en confiance très vite sur notre défense… »

Gagner. Pour laver l’affront et lancer sur de très bonnes bases cette tournée d’automne, décisive pour être tête de série pour la prochaine Coupe du monde. « On n’y va pas pour faire les sparring-partners, prévient Philippe Saint-André. On y va avec beaucoup d’intentions, d’ambition et de détermination. On sait que la tâche va être rude, mais elle n’est pas insurmontable et on va tout faire pour produire un grand match. » Face à des Wallabies qui ont changé depuis leur dévastatrice dernière visite, devenus les porteurs « d’un rugby résolument physique » selon Yannick Bru, les Bleus chercheront à profiter des espaces. Mais « il faudra de l’engagement et d’abord gagner nos duels défensivement » estime Frédéric Michalak.

« Si on se met en confiance très vite sur notre défense, on peut avoir des ballons de récupération à jouer et écarter des ballons, poursuit le Toulonnais, qui a conscience de l’ampleur de la tâche. C’est facile d’en parler avant, mais ça se passe rarement comme on le prévoit. » Car même privés de plusieurs cadres (O’Connor, Mitchell, Genia, Cooper…), les Australiens, ensemble depuis cinq mois, s’annoncent redoutables. « On m’a dit que c’était une équipe un peu affaiblie, pas à son niveau, explique Pascal Papé. Moi, ce que je regarde, c’est le résultat. Ils ont fini 2e du Four Nations, ils ont fait match nul contre les All Blacks. Ça veut tout dire. C’est la seule équipe qui rivalise vraiment avec les Blacks. » L’espoir existe pourtant. « Même en huit jours de préparation, je pense que l’équipe de France a le potentiel et le mental pour obtenir une belle victoire » assure le capitaine. Il faudra le voir pour y croire.

LP, PTa, JRi, LD