France-Australie : Teddy Thomas, sacrément culotté

Teddy Thomas - AFP
Ses trois essais, la semaine dernière contre les Fidji (40-15), avaient déjà marqué les esprits. Mais ils demandaient confirmation. Histoire de faire taire les éventuels détracteurs, prêts à minimiser la performance en raison du pedigree de l’adversaire. Prêts à étayer la possible thèse du feu de paille ou de l’étoile filante. Finalement, les mauvaises langues n’auront pas l’occasion de palabrer. Samedi soir, aux alentours de 21h34, Teddy Thomas a mis tout le monde d’accord. « Mon essai ? J’ai eu de la chance. Les mecs sont montés un peu vite sur moi, j’ai eu la chance de m’en débarrasser. Après, j’avais un un-contre-un à négocier, comme tout ailier et je l’ai bien négocié. »
Voilà comment l’ailier du Racing-Métro a raconté son exploit au micro de RMC Sport. De la chance ? Ce n’est pas vraiment comme ça que son numéro d’équilibriste a été perçu. Bien décalé par Guilhem Guirado, Teddy Thomas, sur son changement de direction, dépose deux Wallabies. Il prend ensuite l’aspiration entre deux autres Australiens, tout en vitesse et en puissance. Puis fixe et déborde un cinquième adversaire… avant de résister au retour du sixième. Vous avez dit one-man show ? Les mots manquent.
L’accolade de Quade Cooper
Certaines critiques, hélas, un peu moins. Culotté devant, le jeune international a confirmé son niveau et ses limites du moment derrière. Avant de régaler le public du Stade de France, Teddy Thomas concédait bêtement une touche sous la pression d’Ashley-Cooper, sur un ballon aérien qu’il avait mal apprécié. Preuve de sa marge de progression, importante, sur le plan défensif. « Surtout, ne le 'brûlez' pas, a tout de suite clamé Philippe Saint-André. Il est jeune, perfectible, il doit encore énormément progresser et il le sait. Par exemple, il a été un peu fébrile sur ses deux premiers ballons. Mais aujourd'hui il a travaillé pour l'équipe et son talent lui a permis de marquer un essai pour lequel j'ai envie de dire : chapeau bas ! » En effet. En un éclair de génie, le Racingman aura su éclipser les quelques scories aperçus au cours de la rencontre.
La preuve ? Quade Cooper, superstar du rugby australien, y est allé, en fin connaisseur des gestes de classe, de sa petite accolade en fin de match. « C’est un joueur que j’admirais, que j’admire toujours, confie Thomas. Ils sont abordables et ne se prennent pas la tête. » Avant de laisser éclater sa joie. « C’est un énorme bonheur, poursuit le joueur francilien. En plus, il y a la victoire qui suit. Je ne pouvais rien demander de mieux ce soir. Mais on n’a pas oublié qu’il y a l’Argentine la semaine prochaine. On aimerait bien gagner ces trois matches pour la tournée de novembre. Dès lundi on va s’y remettre. » Pour encore marquer de sa classe le prochain match des Bleus ? On n’attend que ça.