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France-Australie : les Bleus la tiennent enfin

Rory Kockott

Rory Kockott - AFP

Volontaires, enthousiasmants, emballants mais aussi malmenés en fin de rencontre, les Bleus ont livré un match plein ce samedi face à l’Australie (29-26). Mieux, le XV de France a réussi, face aux Wallabies, son plus gros test de la tournée d’automne et signé l’un de ses meilleurs matches sous l’ère Saint-André. Encourageant à dix mois de la Coupe du monde.

Finalement, Wesley Fofana n’avait pas tort. Et le trois-quarts centre clermontois s’est employé, lui et ses petits camarades du XV de France, à démontrer sur le terrain et en version grandeur nature qu’il avait raison d’affirmer que l’équipe de France était « capable de prendre 100 points (95 exactement, ndlr) en trois matches puis de sortir un match de folie au quatrième ». Balayés en trois temps cet été par l’Australie lors de leur tournée d’été, les Bleus ont répondu de belle manière à leurs bourreaux ce samedi, dans leur écrin du Stade de France (29-26). Les hommes de Philippe Saint-André ont livré un match plein, un séduisant et enthousiasmant. Des notions à surligner tant cela n’a pas toujours été le cas sous l’ère Saint-André ces derniers mois, et encore moins face à un gros de l’Hémisphère Sud. Une copie propre qui tombe au bon moment, à dix mois du prochain Mondial et dans un calendrier qui n’offrait que les seuls Australiens comme véritable Everest aux Bleus.

Il fallait donc absolument l’emporter ce samedi. Et, qui plus est, avec la manière, histoire d’effacer des mémoires collectives la déroute de l’été dernier. Cela aurait pu mal tourner d’entrée, quand Spedding, l’un des trois nouveaux du XV de France, maintenus pour ce match par Saint-André, ne se faisait contrer par Simmons, incapable de punir d’entrée les Français pour cause d’en-avant (1e). Cela aurait pu mal tourner en fin de match, quand les Bleus, très solides défensivement mais réduits à dix à la 75e minute (carton jaune de Talès), ont vécu une fin de match très, très compliquée. Avant cela, Camille Lopez, déjà à son affaire une semaine plus tôt contre les Fidjiens, s’était chargé de mener les siens avec brio, à l’image de cette superbe ouverture pour Yoann Huget, qui ne se faisait pas prier pour briller (5e). Mais sans l’essai au bout.

Lopez au presque-parfait

Contrairement au Toulousain, Tillous-Borde, très en vue lui aussi, trouvait la Terre Promise quatre minutes plus tard (9e). Mais c’est véritablement le show de funambule de Teddy Thomas, lui aussi bizuth du groupe confirmé par « PSA », qui allait faire chavirer le Stade de France, déposant à lui tout seul la défense australienne au sortir d’une action de grande classe (30e). Comme Camille Lopez, à l’inverse de son match contre les Fidji, ne tremblait pratiquement pas devant les perches (6/7 au pied), comme Rory Kockott assurait lui aussi face aux poteaux, les Bleus ne tremblaient pas sur l’essai inscrit en fin de première période par Ashley-Cooper (36e).

Mais comme lors du premier acte de ce match, l’approche du retour des vestiaires était irrespirable pour nos Bleus. Une façon de leur rappeler que si ces Wallabies étaient assez tendres derrière (25 points de moyenne par match depuis un an), ils restaient toujours redoutables devant. Sur le fil face à Ashley-Cooper (74e) et Folau (76e), les Tricolores craquaient devant Simmons (77e). Et s’exposaient même à un scénario cauchemar. Mais s’il a bien plié, ce XV de France n’a pas rompu. Plus qu’une revanche, il s’est donné ce vendredi de sacrés motifs d’encouragement et de solides bases pour l’avenir. A Philippe Saint-André et à son staff de polir tout ça. Ils ont dix mois pour le faire.

A.D