
France-Ecosse: la victoire qui soulage les Bleus en cinq points

Romain Ntamack (XV de France) - AFP
Un grand ouf de soulagement. Dominateurs dès l’entame de ce troisième match du Tournoi des Six nations, les Bleus ont disposé de l’Ecosse et conservé leurs bonnes habitudes face au XV du Chardon au Stade de France (27-10). Porté par des essais de Ntamack (13e), Huget (42e) et Alldritt (75e, 80e+8), le XV tricolore n’a désormais plus perdu depuis 11 matchs contre l’Ecosse dans son enceinte (seule et unique défaite, le 10 avril 1999). Et qu’importe, pour la forme, que quatre essais aient été invalidés par l’ancien Racingman Nic Berry puisque les Bleus ont arraché, à la toute fin, un bonus offensif gratifiant grâce à Grégory Alldritt.
Sans Stuart Hogg, Huw Jones et Finn Russell, tous blessés, les Ecossais repartent donc bredouilles. Battus l’an passé à Edimbourg (32-26), les Français ont réagi et se donnent de l’air dans ce Tournoi des Six nations rendu compliqué par un revers frustrant contre le pays de Galles (19-24) puis la correction reçue Twickenham (44-8). La Cuillère de bois ne sera pas pour les Bleus cette année, qui peuvent encore rêver d’un top 3. Tour d’horizon des enseignements de ce premier succès tricolore dans le Tournoi 2019.
Première titularisation réussie pour Ramos
Solide dans les airs, très présent en couverture, le Toulousain de 23 ans a vécu une belle première titularisation au Stade de France. L’arrière français a surtout initié la marche en avant tricolore, lançant de loin l’action qui conduit au premier essai de Romain Ntamack (13e). Seul bémol, sa réussite au pied. Tireur attitré dès sa 2e cape, en charge de relancer des Bleus à la peine dans ce secteur, Thomas Ramos a réussi ses premières tentatives, avant de manquer de justesse et de finir avec un 2/4 mitigé au pied, loin de ses standards en Top 14 (77% de réussite). A revoir.
Une charnière Ntamack-Dupont revigorante
Romain Ntamack a marqué des points ce samedi. 15 plaquages réussis dans le premier acte (20 sur 21 au total) et une activité débordante tout du long de cette 3e sélection. Surtout, le demi d’ouverture a inscrit son premier essai en Bleu après un service de son coéquipier à Toulouse, Antoine Dupont, lui aussi très en vue. Aligné à un poste qu’il n’occupe presque jamais en club, Ntamack a renoué avec le n°10, dégageant une belle impression physique jusqu’à sa sortie à la 76e minute. Complices, les Toulousains Ntamack et Dupont, très à l’aise dans leurs combinaisons, ont redonné de l’allant à une charnière du XV de France chahutée depuis ses débuts dans le Tournoi 2019.
Faible adversité écossaise
On les savait amoindris par les forfaits, le match a confirmé cette donnée. Sans Hogg, Jones et Russell, le XV du Chardon n’a joué que par vagues, incapables de rivaliser physiquement tout au long du match, même le temps du carton jaune de Yohan Huget (28e). Dominateurs à la possession, les hommes de Gregor Townsend, trop peu réalistes, ne ramènent rien du Stade de France et ne confirment pas leur domination sur les Bleus à Edimbourg l’année passée (32-26). Incapable d’exploiter les doutes tricolores, le XV du Chardon vit un Tournoi 2019 morose.
L'entrée fracassante d'Alldritt
Les jeunes Tricolores ont frappé fort ce samedi. Remplaçant au coup d'envoi, le Rochelais Grégory Alldritt s'est offert deux essais, dont un dernier, à l'arrachée, en tout fin de partie. Le 3e ligne de 21 ans, auteur de ses 3e et 4e réalisations en équipe de France, a marqué des points en vue du choc contre l'Irlande le 10 mars prochain à Dublin. Surtout, il a prouvé que la jeunesse tricolore, incarnée par les bons Lambey, Ntamack, Ramos, Bamba ou Dupont était bien prête à faire davantage sous la houlette de Jacques Brunel.
Des fautes de main, du mieux au pied
Ce succès face à l'Ecosse fait du bien, replace les Bleus dans ce Tournoi et ramène de la confiance en vue des matchs à venir (l’Irlande le 10 mars, l’Italie pour conclure). Mais il n’occulte pas certaines faiblesses récurrentes des Tricolores, souvent auteurs de fautes de main ce samedi. Ça leur a coûté des essais à la vidéo. A l'inverse, les Bleus ont donné davantage en matière de jeu au pied offensif. Très en vue en seconde mi-temps, Mathieu Bastareaud a illustré cette nouvelle donnée, après une ouverture au-dessus de l'arrière-garde adverse. Le point de départ de l'essai de Yohan Huget à la 42e minute.