Gare aux bûcherons canadiens !

Les Canadiens à l'entraînement - -
Les joueurs de l’équipe de France reconnaissaient volontiers ne pas avoir beaucoup de repères avant d’affronter le Japon. A quelques heures de se frotter aux Canadiens, ils n’étaient pas beaucoup plus avancés. En tout cas, jusqu’à la victoire des joueurs à la Feuille d’Erable, mercredi contre le Tonga (25-20). « Ça m’arrange de les voir jouer car nous n’avons pas vu des matchs très récents du Canada, confiait Marc Lièvremont, quand on le questionnait sur l’enchaînement de deux rencontres en cinq jours pour le Canada. C’est une équipe qu’on connaît peu. Ça va nous donner l’occasion d’en tirer des enseignements. »
La victoire contre les Tongiens n’est pas passée inaperçue du côté du clan français. « Honnêtement, ils m’ont surpris », glisse même William Servat. Les difficultés affichées contre le Japon incitaient même l’ensemble du groupe à la plus grande prudence toute la semaine. « Ils sont rugueux, avec la réputation d’être des bûcherons, sourit Fabien Barcella. Il faudra les prendre au sérieux et essayer de montrer une autre prestation que contre le Japon. » Et Imanol Harinordoquy de reprendre : « C’est une équipe athlétique. Elle sait jouer au ballon, à l’image des avants, capables de se faire beaucoup de passes. On s’attend à un match compliqué. »
James : « Il faudrait que les Bleus ‘‘déconnent’’ »
Le Biarrot n’a d’ailleurs pas manqué de souligner un trait particulier d’une partie de l’effectif de Kieran Crowley. « Il y a une forte densité physique et une pilosité assez dense également chez eux. Il y a beaucoup de barbus dans cette équipe. Cela leur donne un look assez impressionnant. » François Trinh-Duc l’a également noté : « Ce sont des bûcherons. On le voit à leur look. Des barbus, des rasés, mais surtout des costauds à toutes les lignes. » Mais la victoire de mercredi contre le Tonga ne doit pas masquer la supériorité présumée de l’effectif français. « Ils sont décomplexés et nous savons que ce sont des matchs pièges, analyse Julien Bonnaire. Maintenant, on a les moyens de gagner ce match. »
Elle ne doit pas également inhiber un groupe qui cherche encore sa vitesse de croisière. Ancien pensionnaire du championnat de France pendant dix ans, le Canadien Mike James refuse la comparaison entre les deux nations. « Ce ne sont pas les Canadiens qui vont donner des leçons de rugby aux Français, tranche l’ancien deuxième ligne. Ils peuvent tenir une heure. Je suis persuadé que l’équipe du Canada est loin du niveau de la France. Il faudrait que les Bleus « déconnent » pour que le Canada les batte. » Pas question de déconner.