RMC Sport

Harinordoquy, taille patron

Imanol Harinordoquy

Imanol Harinordoquy - -

Titulaire pour la première fois depuis la victoire contre le Japon lors du match inaugural des Bleus dans cette Coupe du monde, Imanol Harinordoquy revient par la grande porte. Non seulement, il retrouve un poste de 8, mais en plus il endosse le costume de leader.

Thierry Dusautoir n’était pas à l’entraînement ce mardi. Ni Aurélien Rougerie. En l’absence des deux capitaines français de cette Coupe du monde, c’est Imanol Harinordoquy qui a pris les choses en main du côté du Mont Smart Stadium. Au moment où les journalistes étaient invités à quitter l’entraînement pour le début du huis-clos, les joueurs se sont retrouvés à l’écart du staff. Ils se sont mis en cercle et se sont pris par les épaules. Et c’est le Biarrot qui a pris la parole, endossant ainsi le costume de patron. Celui de meneur de la révolte. A la sortie de la déroute contre les Tonga (19-14), c’est déjà le troisième ligne qui avait appelé ses coéquipiers à une prise de conscience collective.

« Je ne me pose plus de questions, livrait-il alors. C’est ce que j’ai dit aux joueurs. Je me suis regardé dans la glace dans la semaine et je n’avais plus cette peur en entrant sur le terrain. C’est aux joueurs de faire cette démarche. C’est aussi aux anciens, comme moi, de montrer l’exemple. » Alors, il montre l’exemple. Il est le premier à évoquer une réunion des joueurs dans l’après-midi de dimanche, alors que la veille, Marc Lièvremont avait regretté que ses joueurs se soient éparpillés. C’est également lui qui se remet au boulot après la prestation contre le Canada et les critiques publiques de Marc Lièvremont. Devant la presse, le grand Basque regrette que le « linge ne soit pas lavé en famille ». Sur le terrain, il continue à bosser et à apporter un plus à chaque rentrée.

Pas la langue dans sa poche

C’est d’ailleurs au poste de 8 qu’il exécute la plupart du temps ses piges. Des intérims qui se transforment en emploi fixe puisque c’est au centre de la troisième ligne qu’il retrouvera les Anglais, ceux-là même qui l’ont éjecté des deux dernières Coupes du monde. Alors, au boulot ! Sans se retourner. « On arrête de parler du passé, balance-t-il en conférence de presse. A force de remuer la merde, on s’y enfonce. » A l’image d’un Pascal Papé, Harinordoquy n’a pas la langue dans sa poche. Papé a déjà été capitaine du XV de France. Lui, non. Pas une raison pour ne pas marteler son message. Encore et encore.

« La plupart des joueurs sont capitaines dans leur club. Chacun n’a peut-être pas assez apporté au groupe. Moi le premier, livre-t-il. Il ne faut pas de poser de questions sur ce que pense le copain d’à-côté. Qu’on soit d’accord ou non, ça nous fera avancer. On a pris conscience de cela après plusieurs semaines, mais il n’est jamais trop tard. Maintenant, nous avons besoin d’actes forts. » Marc Lièvremont regrettait que le groupe ne se prenne pas en mains. Imanol Harinordoquy a parfaitement perçu le message. Et il ne compte pas le garder pour lui.