Kayser : « Un jeu sans queue ni tête »

Benjamin Kayser - -
Benjamin, quel est votre sentiment après cette nouvelle défaite ?
On n’a pas eu suffisamment de maîtrise, on n’a pas mis nos occasions au fond. Paradoxalement, je trouve qu’on fait un bien meilleur match que contre l’Italie (18-23). Après, on est tombés sur une très, très grosse opposition. Contre ces mecs-là, on sentait le scénario catastrophe arriver. On ne se sentait pas dominés mais ils ont collé au score constamment, ils n’ont jamais craqué. Sur des longues séquences où on récupère le ballon, on finissait par leur rendre le ballon et on se réexposait. C’est une très belle équipe.
Qu’est-ce qu’il vous a manqué ?
On ne peut pas dire qu’il n’y ait pas eu de solidarité ou d’engagement, mais il y a eu trop de déchets dans la finition, trop de déchets dans l’utilisation des ballons sur les turnovers. En rentrant en deuxième mi-temps, j’ai eu l’impression de revivre le scénario italien. On se dit que ça va craquer, mais au final, on a un jeu sans queue ni tête. On s’épuise, on n’arrive pas à utiliser au maximum notre potentiel. C’est un grand coup d’arrêt.
Comment envisagez-vous la suite des événements ?
Il y a des choix qui vont être faits, mais ça, à la limite, on s’en souciera un peu plus tard. Il faut vraiment apprendre sur un match comme ça, c’est comme ça que je me projette. Sur l’intensité physique et sur la qualité des petits détails, on doit être intraitables. Contre une superbe équipe, c’est ce qui fait la différence. Maintenant, c’est soit retour en club, soit retour à un sérieux, sérieux boulot.
Comment expliquez-vous un tel écart par rapport à la triomphale tournée d’automne ?
On s’en était bien sorti en novembre avec un plan de jeu assez clair et précis. Mais même, on a vu contre les Samoa, une très bonne équipe, que quand on met trop de suffisance ou pas assez de déplacement, on s’empêtre dans un jeu un peu moyen. Je pense que c’est ce qui nous fait défaut aujourd’hui. On n’arrive pas à scorer, on n’arrive pas à se mettre à l’abri. Du coup, on est sans cesse à la recherche du score, au lieu de pouvoir gérer un peu la partie.
Comment avez-vous vécu les sifflets du Stade de France ?
Ça fait mal, ça blesse, mais après deux défaites, on ne va pas leur demander de nous faire une standing ovation. C’est normal.