L’avant-dernière marche

Lancée vers le Grand Chelem, l’équipe de France devra avant tout se débarrasser dimanche de l’Italie (15h30). Après seulement, il sera temps de penser à l’Angleterre.

N’allez surtout par leur parler de Grand Chelem ! Ni les mettre dans le costume du favori. Car l’équipe de France aborde son match contre l’Italie avec la plus grande prudence et en faisant fi des statistiques. Oubliées les neuf dernières victoires à l’occasion de chacune des neuf rencontres disputées pendant le Tournoi. Oubliés également les 29 succès en trente rencontres contre cette même Squaddra. « C’est vous qui nous donnez largement favoris, calme Imanol Harinordoquy. Par expérience, je sais que c’est plus difficile de les jouer à Paris qu’à Rome. Ils n’ont encaissé que trois essais et possèdent une défense bien en place, efficace. »

Vainqueurs contre l’Ecosse (16-12) et méritants contre l’Irlande (29-11) et l’Angleterre (17-12), les hommes de Nick Mallett prouvent aujourd’hui que leur place dans le Tournoi n’est pas volée. C’est d’ailleurs « grâce » à ces Français que les Transalpins peuvent aujourd’hui se frotter aux meilleures nations d’Europe. Dès la fin des années 1980, le comité italien avait saisi le comité du Tournoi pour lui indiquer sa volonté d’intégrer la prestigieuse compétition. Sans réussite. Jusqu’au 22 mars 1997. Ce jour-là, à Grenoble, les Italiens s’imposent pour la première et seule fois contre la France, auteur du Grand Chelem quelques mois plus tôt. Un match référence qui leur permettra de peser un peu plus au niveau des instances et ainsi d’intégrer le Tournoi en 2000.

Membre de cette équipe battue, Philippe Saint-André livre son analyse sur cette rencontre. « Il y a 2% de chance que les Italiens gagnent, livre l’entraîneur de Toulon. Ils n’ont pas battu la France depuis 13 ans et n’ont jamais battu les Bleus dans un Tournoi. Il y a plus de talent, de vitesse, de puissance et de banc. On peut être confiant pour le match. » D’autant plus confiant que les hommes de Marc Lièvremont peuvent définitivement écarter les Anglais de la course au Tournoi en cas de victoire. Il ne resterait alors que l’Irlande pour venir contrarier les plans bleus. Mais chaque chose en son temps.

Pierrick Taisne et Laurent Depret