RMC Sport

La France mate les Blacks

Lors de ce match, les Bleus ont marqué trois essais

Lors de ce match, les Bleus ont marqué trois essais - -

Le XV de France a remporté samedi une victoire de prestige en s’imposant en Nouvelle-Zélande (27-22) pour son premier test-match face aux All Blacks.

Tous les quinze ans, la France a le bon goût d’aller gagner en Nouvelle-Zélande : 1979, 1994 et maintenant 2009. On pourra écrire dans les livres d’histoire que la France a conquis son quatrième succès au pays du long nuage blanc, au terme d’une longue bataille où le jeu français est passé par tous les niveaux. Mais surtout jamais au grand jamais les Néo-Zélandais n’ont mené au score. On sentait lors du débarquement à Dunedin qu’il y avait un coup à jouer face à cette formation néo-zélandaise pas terrifiante, surtout que les grands Bleus étaient presque tous là. Ni une ni deux, ce succès a consacré une certaine idée du jeu à la française version Lièvremont, pas flamboyant comme on nous l’avait vendu mais simple et basée sur les valeurs de base du rugby européen et français. Du combat, du combat et du combat.

Trente minutes toutes bleues

Si le spectateur est tombé sur la première demi-heure du match, il pouvait se demander si la France n’était pas devenue Nouvelle-Zélande. Les Bleus ont été héroïques en réussissant une entame de match sans peur, comme on pouvait le craindre, et surtout sans reproche. Les hommes de Marc Lièvremont se sont échinés avec succès à conserver le ballon grâce à une conquête agressive. D’où la tendance à camper dans la moitié des Néo-Zélandais. Fort en mêlée et sur les regroupements, le XV de France marque les premiers points du match grâce à la botte de Dupuy avant que Trinh-Duc n’aille à dames sur une échappée victorieuse où il a résisté à trois placages néo-zélandais suite à une passe après contact de Picamoles. A ce moment-là la France mène 10-3. Le pic de la domination tricolore interviendra juste avant la demi-heure de jeu quand un ballon récupéré par Picamoles file à Traille qui transperce sur quarante mètres avant d’être relayé par Bastareaud puis par Servat qui donne 14 points d’avance aux siens. La France est sur un nuage et au moment de jouer petits bras se fait surprendre par un coup de cornes de Blacks sifflés par leur public. Messam marque un essai dans la foulée d’une pénalité réussie par Donald. Au moment de rentrer aux vestiaires l’avance française a fondu pour se retrouver à 6 points, 17-11.

Médard se prend pour N’Tamack

Le vent du boulet se rapprochait et ce dont on avait vu les prémices en fin de première mi-temps se vérifiait au retour des vestiaires. C’est le trou noir où les Français ne se trouvent plus. Le XV de France ne s’appuie plus sur les fondamentaux qui ont fait son succès, gagné par la fraîcheur physique des All Blacks. Les hommes de Graham Henry, grâce à Donald, parviennent à revenir à 17 partout. C’est là que la mécanique tricolore retrouve enfin ses automatismes, un jeu simple avec une conquête efficace et peu de jeu champagne. Dupuy redonne trois points d’avance à la France. Et c’est le miracle de Dunedin, pas l’essai du bout du monde mais pas loin. Emile N’Tamack, l’ex-Toulousain maintenant dans l’encadrement, a transmis son savoir-faire du petit « comment marquer un essai aux Néo-Zélandais en Nouvelle-Zélande » à Médard qui a intercepté pour un sprint diabolique de 60 mètres conclu par un essai. Malgré un essai de Nonu à cinq minutes du terme, la France a réussi et gagné son bras de fer face aux All Blacks.

La France l’emporte 27-22 et signe la première grande page du livre Marc Lièvremont. La première grande victoire qu’on attendait de ce groupe si talentueux. On salive déjà à l'idée de la revanche dans une semaine.

La rédaction - Morgan Maury