La presse lance le match

Accusé de galvauder le match contre la Nouvelle-Zélande, Marc Lièvremont est pointé du doigt par le New Zealand Herald. De quoi agacer les joueurs de l'équipe de France, qui l'ont fait savoir ce mercredi.

« Une farce française à 460$ » ! Voilà comment le New Zealand Herald a accueilli mercredi matin l’annonce de l’équipe de Marc Lièvremont pour affronter la Nouvelle-Zélande, samedi à Auckland (10h30, heure française). « Les fans ont payé des grosses sommes pour voir les All Blacks jouer contre une équipe B », peut-on lire dans le quotidien. Un article qui n’est d’ailleurs pas bien passé du tout du côté de l’organisateur de la compétition, mais également des principaux intéressés.

Présents au point presse de mercredi, les Clerc, Heymans, Pape, Harinordoquy ont ainsi tour à tour été questionnés sur le débat du jour. « Visiblement, ils ont leur équipe type dans la tête, sourit ainsi l’ailier Vincent Clerc. Ils devraient peut-être faire l’équipe à la place de Marc. » Son ancien coéquipier Cédric Heymans est lui beaucoup moins soft. « Peut-être qu’ils déplacent le sujet en dehors du terrain. La vraie polémique sera après le match en fonction de la manière dont on se comporte. Peut-être qu’ils ont la pression et qu’ils déplacent le débat. » Il faut dire que Peter Bills n’y va pas quatre chemins : « C’est une insulte aux 60 000 fans qui ont acheté des tickets et qui s’attendent à un affrontement entre deux équipes compétitives », lance le journaliste. Parmi les choix critiqués, il cible ceux en première et deuxième lignes, la présence de Morgan Parra à l’ouverture et la volonté de laisser Imanol Harinordoquy sur le banc.

Harinordoquy : « Ils nous prennent peut-être pour des pipes »

« Lièvremont a ainsi montré qu’il voulait perdre le match pour rester dans la partie de tableau avec les équipes de l’hémisphère Nord », peut-on lire. Très demandé ce mercredi par nos confrères néo-zélandais, en raison de sa maîtrise de l’anglais, le Basque s’est d’ailleurs longtemps étendu sur le sujet. « Nous aussi on peut faire une polémique de ce titre, glisse celui qui a acheté quatre places à 250$€ pour ses proches. Je ne vais pas dire qu’ils ne nous respectent pas, mais peut-être qu’ils ne nous prennent pour des pipes. C’est la meilleure équipe qui est sur le terrain et qui vendra chèrement sa peau. Moi, ça me fait rigoler. »

Il n’en fallait en tout cas pas beaucoup plus pour faire sortir Pascal Papé de sa réserve. « Qu’ils continuent à me donner des éléments motivants, lance le deuxième-ligne parisien. Ils doivent avoir des problèmes de vente de journaux. C’est bien, ils vendront certainement plus de papier. » Une analyse pas complètement fausse à en croire Duncan Johnstone, grand reporter chez Fairfax Media. « Je ne sais pas si nous sommes dans une position de critiquer ces choix, analyse-t-il. Nous avons aussi changé notre équipe pour le Japon. C’est un peu hypocrite de critiquer car toutes les équipes font leurs tests pendant la phase de poule, surtout que se profilent les quarts de finale. » Les Français ont en tout cas pris rendez-vous. Sur le terrain.