Lagisquet, le cumul contrarié

Cumuler les fonctions au Biarritz Olympique et en équipe de France pouvait être synonyme de situation périlleuse pour Patrice Lagisquet. L’adjoint de Philippe Saint-André ne s’imaginait peut-être pas devoir laisser son club, relégable en Top 14, pendant un mois. Même si le sélectionneur et le staff jurent qu’il parvient à faire la part des choses.

Quatre jours à Soustons, pour un stage de « cohésion ». Le Biarritz Olympique, en grand danger en Top 14 (13e), s’est fixé pour objectif cette semaine de resserrer les rangs et de tout faire pour éviter d’avoir, au printemps, à descendre d’un échelon. S’il n’avait qu’une seule casquette, Patrice Lagisquet, l’entraîneur biarrot, serait aux côtés de ses joueurs dans les Landes. Mais il est à 700 km d’eux, à Marcoussis, avec un seul Basque sous la main, Imanol Harinordoquy. Pendant un mois, « Lagisque » devra oublier le quotidien préoccupant du BO pour se consacrer à celui des Bleus. Tout sauf évident…

« On en parle, bien sûr, reconnait Philippe Saint-André. Mais c’est un passionné, un perfectionniste. Il est vraiment investi à 200% avec l’équipe de France, sur le jeu, sur les systèmes. » Et ‘‘PSA’’, depuis le rassemblement du groupe dimanche, n’a pas vu son adjoint terrassé par la crainte de laisser son BO, tellement proche de plonger en Pro D2. « Je peux vous assurer qu’il a le sourire, confie Saint-André. Il a la banane, comme les joueurs. Il prend du plaisir sur le terrain. » Pour le Clermontois Aurélien Rougerie, cadre des arrières dont Patrice Lagisquet a la charge, « les problèmes de Biarritz sont restés à Biarritz ».

Saint-André : « On l’aide »

« Ce n’est pas facile, glisse quand même l’ancien Biarrot Julien Dupuy. Mais on sent qu’il est enthousiaste. Quand il a quelque chose à dire, il le dit. La situation ne le gêne pas trop. C’est du moins ce qu’il laisse paraitre. Il fait son boulot et ça se passe très bien. » Face aux Bleus, Patrice Lagisquet doit s’efforcer de cacher ses pensées biarrotes. Elles doivent ressurgir dans les couloirs et les chambres du CNR, quand il est à l’écart de ses obligations tricolores. « Il passe peut-être beaucoup de temps au téléphone dans les moments de récupération, suppose Philippe Saint-André. On l’aide. Si on pouvait gagner dimanche en Ecosse, ce serait bien pour l’équipe de France et pour le mental de Patrice. » Mais rien au regard d’une victoire du BO le samedi suivant face à Bègles-Bordeaux.