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Laporte : « Il faut dédramatiser »

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L’ancien secrétaire d’Etat aux sports s’exprime sur l’actualité brûlante du moment : l’affaire Bastareaud, qui a pris bien trop d’ampleur selon lui l’ex-sélectionneur du XV de France.

Avez-vous eu des contacts avec Mathieu Bastareaud ?
Ce n’est pas quelqu’un que je connais énormément, mais il a ressenti le besoin de m’appeler samedi soir, il avait envie de parler. Je lui ai répondu avec plaisir, on a parlé pendant dix ou quinze minutes et j’ai senti au bout du fil un gamin affolé, qui reconnaissait qu’il avait fait une faute.

Que lui avez-vous dit ?
Je lui ai dit ce que je pensais : il faut dédramatiser. Il a vingt ans, il a fait une bêtise et il sera sanctionné par la fédération, point. Je lui ai dit qu’il y a des choses bien plus graves dans la vie. Le premier ministre néo-zélandais, malgré ses excuses publiques, sera tout à fait capable de comprendre qu’un mec de vingt ans peut commettre une erreur.

Pensez-vous que l’on en fait trop autour de cette affaire ?
Evidemment. On a l’impression qu’il y a eu mort d’homme… il ne faut pas oublier que chacun a fait ce qu’il avait à faire : Mathieu a reconnu avoir commis une faute, François Fillon s’est excusé auprès du ministre néo-zélandais, et la fédération a décidé de suspendre le joueur ! Aujourd’hui, ça me fait mal de le savoir si mal psychologiquement.

Ne risque-t-on pas de le sanctionner à outrance, pour donner l’exemple ?
La sanction est normale. Un joueur du XV de France se doit de défendre et de respecter certaines valeurs. Cependant, je suis surpris de l’ampleur que prend cette affaire, pour moi ce n’est pas justifié.

Le fait que les dirigeants ne prennent pas position pour le défendre malgré l’ampleur de l’affaire vous choque-t-il ?
Il faut resituer le contexte. Le joueur donne sa version à cinq heures du matin, pour repartir en France en début d’après-midi alors que toute l’équipe, elle, s’envole pour l’Australie. A ce moment-là, quand tu es manager de l’équipe de France, tu es obligé de le croire. Le joueur ne t’avoue la vérité qu’une fois qu’il est en France, et que le staff est en Australie… il faut comprendre que c’est difficile à gérer pour l’équipe à 20 000 km de distance. Ce genre de cas ne filtre pas, normalement. Si vous saviez, en huit tournées, combien de problèmes similaires nous avons eu à gérer…

La rédaction-Moscato Show