Le malaise s'installe

Damien Traille - -
Il pleut sur la Nouvelle-Zélande. Beaucoup même, en cette fin d’hiver. Et puis il y a quelques orages sporadiques. Ils touchent principalement l’équipe de France et ses conférences de presse musclées (voir par ailleurs). Mais aussi la relation entre Marc Lièvremont et ses joueurs. Le lien entre le sélectionneur et le groupe serait-il en train de se fissurer à cause de trois premières semaines de Coupe du monde compliquées ? « Il y a zéro tension », assure Gonzalo Quesada, l’entraîneur des buteurs du XV de France. Pourtant, certains cadres auraient demandé à Marc Lièvremont d’assouplir sa communication avec eux.
Les critiques publiques qui ont suivi le premier match contre le Japon (47-21) ont été mal acceptées. Dans le viseur du sélectionneur ce jour-là, Imanol Harinordoquy n’avait pas hésité à regretter que l’équipe « ne lave pas son linge sale en famille ». Egalement ciblé nommément, Dimitri Yachvili avait appuyé son coéquipier biarrot. Dans les couloirs de l’Eden Park d’Auckland, quelques instants après la défaite face aux All Blacks samedi (17-37), c’est un autre joueur du BO qui a révélé ses états d’âme.
Traille : « J'ai joué partout et nulle part dans cette équipe »
Remplacé à la mi-temps après avoir connu de grosses difficultés, Damien Traille a attaqué la méthode de management de Marc Lièvremont. « J’ai les boules, a lâché l’arrière tricolore à chaud. Quand on est sorti à la mi-temps et qu’on n’a pas d’explication, c’est dur. Je considère ça comme une sanction. C’est la première fois qu’on me sort à la pause et quand on est compétiteur, c’est compliqué. Pour la confiance, ce n’est pas évident non plus. Je suis un compétiteur, j’ai déjà reçu des claques et je vais me relever. J’ai joué partout et nulle part dans cette équipe. Il y a un manque de repères, un problème de confiance individuelle et d’automatismes. Par exemple, pendant le match, on annule une combinaison et, finalement, on la joue. Résultat, je suis mal placé sur l’action. Mais c’est le staff qui décide, nous, on s’adapte. » Avec, semble-t-il, de plus en plus de difficulté.