Le mea culpa de Nallet

Lionel Nallet - -
Sa prise conscience : « On se plaint de tout »
« Les mots n’ont jamais rien apporté. Ce sont les actes qui comptent. C’est toujours beau de parler. En parlant, on peut être champion du monde. On est dans une compétition qui fait rêver. On y est et puis on regarde ce qu’il se passe. On se plaint de tout. Depuis quatre semaines, on se pose plein de questions. On a fait un peu d’opposition mardi. Tout le monde avait envie. Ils étaient quinze, nous étions treize et ils ne sont pas passés une fois… Ce n’est pas un hasard. On est reparti de l’entraînement, on se disait que nous étions mieux en défense alors que le système n’a pas changé. Juste l’investissement des hommes. Je ne sais pas si on va sortir l’exploit, mais ma volonté est qu’on sorte du terrain sans avoir honte.
Son match contre le Tonga : « Je n'ai pas mis de coup de tronche »
« J’ai revu le match. Ce n’est pas moi. J’ai couru, je me suis déplacé, mais ce n’est pas ce qu’on me demande. On me demande du combat, de l’engagement, de mettre des coups de tronche. Je ne l’ai pas fait. Je suis le doyen de cette équipe et si je ne suis pas capable de le faire, ça peut être difficile pour les autres de le faire. C’est surtout pour ça que je suis énervé contre moi-même. »
Son sentiment sur le groupe : « On n'a pas voulu s'agresser »
Depuis le début, on vous dit qu’il y a une bonne ambiance dans le groupe. Je le maintiens. On s’apprécie, mais il y un moment, on a peut-être été trop poli. On n’a pas voulu froisser l’un ou l’autre parce qu’on vivait bien. On n’a pas voulu s’agresser et on ne s’est pas agacé sur le terrain. On s’est parlé. Chacun a eu envie de dire qu’il s’est trompé. Depuis que nous sommes en Nouvelle-Zélande, nous ne sommes pas dans un état de conquérir quoi que ce soit. Tout le monde a voulu faire son mea culpa et dire aux autres que ce week-end, chacun sera présent. »
Son message : « On pourrait tous se décharger sur Marc »
« Je n’en ai aucun pour vous (la presse), mais j’en ai un pour moi et mon équipe. Le message sera samedi. C’est vrai que vous, vous êtes pénibles, mais ce n’est pas contre vous. C’est moi qui suis sur le terrain, c’est moi qui joue. Il y a toujours des solutions pour se défausser. Vous nous avez ouvert les portes. On pourrait tous se décharger sur Marc (Lièvremont). Ça serait facile. On n’a qu’à vous tendre un bâton et vous y allez. Il faut arrêter de se chercher des excuses. On peut être moins bons au rugby que certaines équipes. C’est une certitude. Mais sur l’essentiel, on doit être fier. »
Son rôle de leader : « Nous devons épauler Titi »
« J’ai connu ce que vit Thierry (Dusautoir). Quand on se présente devant vous (la presse) sans explication, c’est difficile. Il prend beaucoup sur lui car il capitaine et voudrait mener cette équipe à la victoire. Ce sont des moments toujours difficiles. On est plusieurs anciens qui devons épauler "Titi". Après c’est sûr que je ne l’épaulerai pas sur des discours, mais pendant le match.
Sa fin de carrière en bleu : « Qu'est-ce que j'ai foutu ? »
« C’est ma dernière Coupe du monde. Je ne vivrai certainement plus ça. Je suis en train de me dire : "Qu’est-ce que j’ai foutu" ? Si ça se trouve, il ne me reste que 80 minutes à jouer avec ce maillot bleu et tous les plaisirs qui vont avec. C’est ça qui m’énerve. »