Le patron, c'est Parra

Le demi de mêlée clermontois a disputé un match plein face à l’Angleterre (12-10) en clôture du Tournoi des VI nations. A 21 ans, il enlève son premier Tournoi et Grand Chelem.

« Contre les Anglais, on savait que ça serait très dur. Mais on n’a rien lâchés ! On a joué à l’anglaise alors qu’eux, ils ont joué à la française. Je suis très fier de ce que nous avons réalisé ce soir ! » Il se savait attendu, guetté et finalement, il a répondu présent et séduit. Morgan Parra a confirmé qu’il était définitivement la révélation française du Tournoi des Six nations, remporté par l’équipe de France avec, en prime, le Grand Chelem – le neuvième de l’histoire. Deux ans après ses débuts avec le XV de France, le Clermontois écrit la première ligne de son palmarès. A force de progression, de talent, le prodige devrait l’étoffer…

Marc Lièvremont a pour le moment plus de certitudes avec Parra sur le poste de demi-de-mêlée. La concurrence est pourtant rude avec une demi-douzaine de candidats. Parra, the right man, at the right place ? Hier soir, en tout cas, face à l’Angleterre (12-10), du haut de ses 17 sélections, il a su confirmer les bonnes dispositions entrevues tout au long du Tournoi. Il s’est comporté en patron, guidant parfaitement son paquet d’avants, notamment en première mi-temps. Il a séduit, même s’il a été bien aidé, il est vrai, par une solide mêlée tricolore. L’attente était pourtant forte autour de ce représentant de la nouvelle vague française, celle des Alexis Palisson (22 ans) et Mathieu Bastareaud (21 ans). Il n’a pas flanché, même s’il n’a eu aucune tentative à son actif en seconde mi-temps.

Son jeu au pied a été solide et précieux dans un match où les Anglais ont souvent été poussés à la faute par les Français. Ses 9 points au coup de sifflet final ont largement pesé dans la victoire française. Parra termine deuxième meilleur réalisateur du Tournoi (61 points) derrière l’Ecossais Dan Parks (75 points). Il part archi-favori pour le titre de meilleur joueur de la compétition. Son destin n’était pas cousu de fil blanc. L’encadrement lui préférait Julien Dupuy jusqu’à l’automne. Mais la suspension du Parisien lui a offert les habits du titulaire. Parra a su saisir sa chance.

La rédaction - P.B.