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Le retour du pack de fer

Fabien Barcella et William Servat

Fabien Barcella et William Servat - -

Marc Lièvremont a décidé de reconduire le même cinq de devant pour affronter le Pays de Galles (10h), samedi en demi-finale de la Coupe du monde. Même si les « gros » se sont parfaitement repris contre l'Angleterre, ils savent que la route vers la finale passe par une grosse performance.

Ils avaient été vexés. Secoués. Baladés. Mis à mal contre les Tonga, le cinq devant avait à cœur de réagir contre l’Angleterre. Seul Nicolas Mas, blessé, était absent lors de l’affront tongien (19-14). « Je ne pense pas être le sauveur de la mêlée », lâchait alors le pilier catalan le jour de l’annonce de l’équipe appelée à affronter le XV de la Rose. Non pas que Luc Ducalcon ait démérité, mais l’expérience et le vice du Perpignanais ne pouvaient pas être de trop à l’heure d’aborder le quart de finale. Contre les hommes de Martin Johnson, on a ainsi retrouvé un groupe conquérant, qui avant et prêt à en découdre.

En observateur attentif de ses gros, Dimitri Yachvili n’avait pas manqué de souligner leur apport à l’issue de la rencontre. Il en a remis une couche ce mercredi. « On a joué comme on devrait le faire tout le temps quand on porte le maillot bleu, glissait le demi de mêlée biarrot. On est tous doués pour faire des grandes choses. Quand on gagne le défi physique, on n’a pas à craindre grand-chose. » Nicolas Mas (31 ans, 47 sélections), William servat (33 ans, 42 sélections), Jean-Baptiste Poux (32, 35 sélections), Pascal Papé (30, 33 sélections) et Lionel Nallet (35 ans, 68 sélections) forment ainsi le gang des glorieux trentenaires de devant. Expérimentés, ils ne possèdent pourtant « que » 45 sélections en moyenne. Et même si Lionel Nallet est le vice-capitaine des Bleus et si Jean-Baptiste Poux dispute son troisième Mondial, ils ne sont également dans l’équipe type française de la Coupe du monde que pour la première fois de leur carrière.

Mas : « On est fait pour être efficaces, pas trop pour réfléchir »

Ce sont donc eux qui impulsent le jeu français. « Je ne vois pas une équipe gagner sans un paquet d’avants conquérants. Ça sera une nouvelle clé pour ce match », prévient d’ailleurs William Servat avant d’affronter le pays de Galles. D’ailleurs, les cinq bonhommes ne veulent pas entendre parler de jeu. Dans leur esprit, le combat et rien que le combat. « J’ai cherché à être dans toutes les phases de rucks. C’est mon rôle. C’est le rôle du cinq de devant, livrait Lionel Nallet après le match contre l’Angleterre. Dès que mentalement on est prêt dans le combat et qu’on veut secouer nos adversaires, on est beaucoup mieux. Mais comme avant les Anglais, je n’ai pas envie de parler de jeu. Pour ce que j’ai faire sur le terrain, ce n’est pas trop mon problème. »

Le discours de Nicolas Mas ne varie pas d’un pouce. « Il ne faut pas trop réfléchir. Nous aimons le combat. Je ne vois pas pourquoi on s’en priverait, lance le Perpignanais. On est fait pour être efficaces, pas trop pour réfléchir. Il ne faut surtout pas se relâcher et croire que c’est fait. » Une marque de fabrique française. Tous disputent certainement leur dernière Coupe du monde. Alors forcément, ça décuple les envies. Tout n’a d’ailleurs pas été parfait en mêlée depuis le début de la compétition. Les intéressés en sont particulièrement conscients. Par question donc pour eux de s’oublier et de s’endormir sur leurs lauriers. C’est simplement quand ils auront délivré la copie qui s’approche de la perfection qu’ils pourront se satisfaire. Et si c’est le cas, l’équipe de France ne sera certainement pas loin d’une qualification pour la finale de la Coupe du monde.