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Le XV de France cultive l’esprit club

Damien Traille

Damien Traille - -

A un peu plus d’un mois du début de la prochaine Coupe du monde, les Bleus fourbissent actuellement leurs armes à Marcoussis. Dans une ambiance studieuse, les joueurs se découvrent des affinités. Comme si le XV de France se transformait en une équipe de club…

Ils ne se quittent plus. Depuis bientôt 31 jours, les joueurs du XV de France dorment, mangent et chahutent ensemble. Habitués à se croiser une poignée de journées par-ci par-là en période de Tournoi des Six Nations, les hommes de Marc Lièvremont se découvrent. Enfin. « Sur des petites périodes, on a tendance à aller vers ceux qu’on connaît d’abord, acquiesce l’ailier du Stade Toulousain, Vincent Clerc. Mais l’avantage de rester longtemps ensemble, c’est que la timidité disparaît forcément avec le temps. Vraiment, on ne sent plus du tout de clans dans l’équipe ».

Clans. Le mot, qui fait si peur à tous les sélectionneurs de la planète, est lâché. Il revient dans toutes les bouches. Surtout celles des plus anciens, conscients de sa dangerosité. « Certains sont plus jeunes que d’autres, mais il n’y a pas de clans, pas d’adversité, insiste Sylvain Marconnet. Après, c’est chacun son caractère et il y en a donc certains qu’on entend plus que d’autres. Mais c’est normal, ça fait partie de la vie aussi. » Et le Clermontois Julien Pierre de surenchérir : « Les barrières des clubs sont vite tombés ».

Clerc : « On souffre ensemble »

Mais ce savant mélange n’est pas dû au simple fruit du hasard. Depuis le début de la préparation, le staff du quinze de France a tout mis en œuvre pour que le groupe des Clermontois (Domingo-Pierre-Bonnaire-Parra-Rougerie) côtoie l'axe biarrot-toulousain (Barcella, Harinordoquy, Yachvili, Traille, Dusautoir, Clerc, Médard). Que ce soit dans la disposition des chambres ou dans la constitution des groupes de travail.

Du kayak à la pelouse, tout est bon pour faire naître un esprit de groupe. « A chaque fois, on souffre ensemble avec des personnes différentes, explique Vincent Clerc. Donc on se découvre d’une autre façon aussi. Comme ça, on va les uns vers les autres assez naturellement, c’est assez agréable. » Il n’y a plus qu’à espérer que cette sensation se prolonge. Si jamais les coéquipiers de Thierry Dusautoir vont au bout, il faudra encore se supporter pendant près de deux mois. Une attente que tous les joueurs du XV de France accueilleraient avec grand plaisir.