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Les Bleus évitent le piège

Wesley Fofana

Wesley Fofana - -

Le XV de France enchaîne avec une deuxième victoire dans le Tournoi ce dimanche en Ecosse, à Murrayfield (23-17), acquise dans la difficulté mais avec un certain panache. Le plus dur est maintenant à venir.

Au terme d’un scénario quasiment écrit à l’avance, les joueurs de Philippe Saint-André ont offert à leur nouveau sélectionneur un deuxième succès en autant de sorties. Ils ont su renverser une situation compliquée avec application et implication. Après la victoire plutôt probante en ouverture du Tournoi face à l’Italie (30-12), les Bleus ont cueilli un XV du Chardon qui a, comme d’habitude, versé dans l’excès de jeu (23-17). Comme les Français ont répondu avec les mêmes armes, les 67 000 spectateurs de Murrayfield, qui avaient rempli ses travées pour la première fois depuis 18 ans, ont forcément goûté le spectacle, enlevé, décousu, haletant.

Avec des tonnes de générosité et malgré une seule idée de jeu - attaquer au large, puis au large avant de repartir au large (242 passes au total) - les Ecossais ont quand même réussi à surprendre les Tricolores dès l’entame, avec l’arrière Hogg qui aplatit en bout de ligne au terme de huit minutes de conservation de balle (7-0, 9e). Laisser l’Ecosse prendre le score et confiance, c’est exactement ce que redoutait PSA. Alors ses joueurs, d’abord sevrés de munitions ou maladroits, mettent vingt minutes à trouver la bonne direction et repartir en conquête. Lancé sur un pas par Clerc après une accélération de Trinh-Duc, Wesley Fofana réduit le score (29e). Deuxième essai en deux capes pour le centre clermontois. A la pause, le 10-10 du tableau d’affichage ne vaut pas un 20 sur 20.

Place aux chocs

Mais PSA est rassuré par cette belle réaction, source d’espoirs infinis. Contre l’Angleterre ou face à Galles, l’Ecosse avait également bien résisté… avant de finir par céder. C’est aussi ce qui s’est passé à Murrayfield, mais l’équipe de France a dû s’employer avec férocité pour s’imposer, ce qui n’avait rien d’évident quand certains joueurs n’avaient plus joué depuis trois semaines. Alors on peut excuser le bégaiement de l’heure de jeu, quand Clerc perd un ballon parfaitement exploité par le Chardon jusqu’à Lee Jones (17-13, 56e). La révolte immédiate des Bleus voit Malzieu s’amuser sur son aile et servir Médard dans un timing parfait pour repasser devant (59e). Fin du chassé-croisé, Beauxis claque un drop et clôt le suspense.

Il aura fallu à cette équipe de France du temps, de la patience et une bonne dose de discipline (1 seule pénalité contre en deuxième période) pour venir à bout de cette équipe d’Ecosse toujours aussi joueuse. Mais avec un pack de plus en plus dominateur au fil du match, une défense resserrée et quelques traits de génie de la ligne arrière, PSA a pu trouver nombre de motifs de satisfaction avec ce succès bien ordonné. Une redoutable trilogie (Irlande, Angleterre, pays de Galles) se dresse maintenant devant le XV de France. Que la force soit avec lui, comme elle a fini par l’être dimanche à Edimbourg.