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Les Bleus reçus avec les honneurs

Thierry Dusautoir salue un Maori à la manière traditionnelle

Thierry Dusautoir salue un Maori à la manière traditionnelle - -

L'équipe de France de Thierry Dusautoir a eu droit à un chaleureux accueil ce samedi à Orakei. Entre rites maoris, Marseillaise et encouragements des expatriés, les Bleus entrent encore un peu plus dans la compétition.

Les plus aigris évoqueront un haka de plus. Les plus respectueux y verront une nouvelle marque de bienvenue. A l’occasion de la réception au Marae d’Orakei (voir par ailleurs), les Bleus de Marc Lièvremont ont eu droit à une nouvelle démonstration de chants et danses traditionnelles. « On voit des choses qui se répètent, mais l’intensité qu’ils mettent et ce qu’ils vivent à ce moment font ressentir toute leur implication, souligne William Servat. On a vu plusieurs hakas, mais quand on voit leur visage, ça nous plonge encore plus dans la compétition. »

Ils sont jeunes, vieux, femmes ou hommes… Tous participent au rituel. « On sentait la présence de leurs ancêtres. Il y avait un côté mystique. D’ailleurs, quand on les regarde chanter, ils ont presque l’air envoutés », notait pour sa part Imanol Harinordoquy. Très concentrés, les joueurs n’ont pas réagi de la même manière, mais tous ont semblé comprendre la portée du geste. D’autant que les Bleus ne s’attendaient pas à pareil accueil. « J’ai même vu les policiers qui faisaient la sécurité chanter, s’amuse Didier Retière. On s’attendait à des discours et on s’est retrouvé plongé au milieu d’une tribu maorie, poursuit l’entraîneur des avants. C’était un moment hors de l’ordinaire et génial. »

Maso : « Ils ont envie de donner »

En observateur avisé, Jo Maso, particulièrement à la fête à l’occasion des célébrations, en raison notamment des nombreuses tournées en Nouvelle-Zélande, a son explication. « Ce sont des gens accueillants qui ont envie de partager, de donner, explique l’ancien trois-quarts centre, tout sourire pendant toute la célébration. Il ne faut pas prendre les hakas avec de la défiance. C’est signe de bienvenue. Si je les ai marqués, tant mieux, en tout cas eux, ils m’ont marqué avec leur gentillesse, leur fidélité et la capacité qu’ils ont à aimer les autres. »

Au milieu de cette foule maorie, plusieurs supporters français. Ils on revêtu leur maillot bleu, se sont peints le visage, portent leur chapeaux de supporters, ils veulent approcher leurs idoles. Ils en profitent d’ailleurs pour reprendre avec les membres du consul français une chanson d’encouragement pour les joueurs. Tout comme Marc Lièvremont qu’on aperçoit susurrer quelques paroles. Ils applaudissent également chaleureusement le discours d’encouragement de Bernard Lapasset, président de l’IRB. Et pour conclure cet accueil, une Marseillaise chantée par des enfants français et reprises par les joueurs avant que Yachvili et consort se prêtent au jeu des photos et autographes.

Le titre de l'encadré ici

Le Powhiri, un rituel particulier|||

L’équipe de France peut se considérer parmi les équipes privilégiées de cette Coupe du monde. Jusqu’à présent, elles ne sont que cinq à avoir à avoir bénéficié de l’accueil réservé par un Marae (village maori). Les Bleus ont été reçus au Marae d’Orakei ce samedi à 12h. A l’occasion d’un cérémonial très particulier, Thierry Dusautoir a dû prouver que lui et ses hommes venaient en amis. Pour cela, faisant face à des danseurs traditionnels, le capitaine des Bleus a dû ramasser un « Whero », sans quitter du regard les danseurs. Sans non plus accélérer le pas. Un rituel à respecter à la lettre sous peine de malheur. Si la France a bénéficié d’un tel accueil, elle le doit à la proximité des deux cultures. Maoris et Français partagent l’amour de l’échange, de la bonne chère et du vin. C’est aussi parce que les Maoris admirent le rugby français et qu’ils sont toujours honorés de recevoir des Français. A la fin de la cérémonie, et alors que les joueurs saluaient leurs hôtes, d’un tête contre tête comme marque de respect, tout le monde était satisfait du déroulé. A commencer par la Tiganga maorie (celle qui est chargée de veiller au bon déroulement des règles culturelles). La France a fait honneur à son accueil. Un Maori a même conclu : « Maintenant, ils doivent bien comprendre qu'ils font partie de notre famille. »