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Les Bleus restent sous pression

William Servat

William Servat - -

Motivés comme jamais avant le choc contre l'Angleterre, les Bleus ont dû revenir sur terre après leur succès contre le XV de la Rose. Un changement d'état d'esprit qui doit leur permettre de rester dans la compétition à la veille d'affronter le pays de Galles (10h) pour une place en finale de la Coupe du monde.

Il a beaucoup été question de colère, de honte, d’orgueil. La défaite contre le Tonga (19-14) lors du dernier match de poule avait fait beaucoup de mal aux Français. Elle avait également éveillé en eux un sentiment de révolte. C’est dans ce climat de remise en question que les hommes de Marc Lièvremont avaient préparé leur quart de finale de Coupe du monde. Une fois la qualification en poche, il avait fallu rapidement se remettre en question pour ne pas connaître les impairs du passé, mais aussi pour ne pas s’arrêter après une victoire que beaucoup ne voulaient pas assimiler à un exploit.

Comme la semaine dernière, de nombreux joueurs se sont félicités du sérieux et la concentration affichés lors des entraînements. Et comme souvent, c’est la capitaine qui en parle le mieux. « Si on n’est pas motivé pour ce genre de match, je ne sais pas sur quel match on le sera. Pas besoin d’être vexé ou du discours d’un entraîneur, confie Thierry Dusautoir. Même si ce n’est pas possible d’avoir la même peur que la semaine dernière. » Finalement laissé sur le banc au profit de Jean-Marc Doussain, David Marty relayait lui un discours que beaucoup assimile à un mal français : « C’est plus facile de se remonter après une défaite », glissait le centre catalan. Comme quoi la menace d’un relâchement n’est jamais bien loin.

Lièvremont : « Je ne me suis pas amusé à jouer au père fouettard »

Les journalistes étrangers présents lors des points presse tout au long de la semaine n’ont pas cessé de s’interroger sur cette mauvaise habitude qui veut qu’après un exploit, les Bleus passent souvent à côté. Et ça, forcément, ça titille Marc Lièvremont. « On sait qu’on a besoin de confiance, mais aussi d’affect, de colère et de rester mobiliser, expliquait le technicien. Mais je ne me suis pas amusé à jouer au père fouettard pour brimer mes joueurs et les frustrer toute la semaine. On a essayé de responsabiliser les joueurs sur le jeu. » De nouveau invités à visionner le match entre eux, les joueurs ont pu s’impliquer encore un peu plus dans la rencontre. Les échanges entre le staff et les joueurs n’ont, eux, jamais semblé aussi nombreux.

C’est finalement la réaction du groupe après la victoire contre l’Angleterre qui était la plus rassurante. Pas d’euphorie déplacée, juste une joie simple et l’envie de se projeter sur les demi-finales et le pays de Galles. Toujours avec beaucoup de concentration. « Il y a des sourires, mais pas d’éclats de rires », glisse même Lièvremont. « L’ambiance ressemble à la semaine dernière avec les sourires en plus », continue Maxime Mermoz. Quant aux avants, ils sont restés sur la même ligne de conduite. A l’image des deux deuxième ligne Papé et Nallet qui sont tour à tour venus expliquer qu’ils ne s’occuperaient pas du jeu, mais seulement du combat. Un message largement relayé la semaine dernière. Peut-être aussi le signe que les choses changent.