Les derniers chantiers de Lièvremont

Marc Lièvremont - -
Un entraîneur droit dans ses bottes : « Satisfait, mais pas comblé »
« Je suis satisfait, mais pas encore comblé. Ça ne peut pas être le même bonheur quand on est entraîneur et joueur. Ce sentiment, cette satisfaction simple du devoir accompli, on ne peut les avoir que quand on est joueur. Un entraîneur doit passer à autre chose, penser au lendemain, à la conférence de presse. Ce n’est forcément pas les mêmes sentiments. Maintenant, je me suis régalé devant les deux ou trois dernières séquences. J’ai vu des mecs qui s’encouragent à chaque ruck. On n’est pénalisé qu’une fois dans les 20 dernières minutes. On a su gagner ce match avec nos armes du moment. Il faut savoir apprécier et se contenter de ça. »
Une qualification aux forceps : « On n’a rien volé »
« Il n’y a pas de honte à aller en finale comme ça. Les joueurs ont été généreux et solidaires. On n’a rien volé. Les Gallois peuvent parler d’injustice, mais je n’y peux rien si leur buteur a été moins décisif que le nôtre. En tout cas, c’est la France qui est en finale, même si je ne sais pas si c’est le meilleur qui a gagné. J’ai vu dans la presse les dix plus grosses injustices de la Coupe du monde et j’ai noté qu’il y en avait deux pour l’Angleterre en 2003. Si l’injustice doit continuer un match de plus, j’en suis ravi. Et je trouve que c’est insultant de penser ça et de le dire. »
La peur de gagner : « Ça me semble surréaliste »
« Je ne sais pas si c’est la peur de gagner. Ça me semble surréaliste. Mes premiers mots ont été de se faire plaisir, de se détendre. Les contenus d’entrainement importent peu. On peut penser qu’on sera tout sauf favori en finale. Nos oppositions contre Blacks et Australiens se sont terminées par deux cuisants revers. Cette semaine sera un copier-coller des deux semaines précédentes, sauf qu’on a un jour de plus. On reprend mardi avec une journée off pour s’isoler, profiter. Il y aura le même rythme d’entraînement, mais plus court, plus sur la vitesse. Je m’en veux un peu car les entraînements étaient un peu trop longs à mon sens. Ça sera plus court pour retrouver du gaz. »
Des supporters oubliés : « Je les comprends »
« Je m’occupe de notre organisation sportive. C’est un peu dommage qu’on ne partage pas ce moment de communion avec les supporters. Ce sont les systèmes de police qui étaient en charge de ça. Tout cela ne dépend pas de nous. Je comprends les supporters. Ce n’est pas une volonté du staff ou des joueurs. Je le regrette et je le subis aussi. D’ailleurs je suis descendu saluer et remercier les supporters. »