Les malheurs de Marconnet

Après avoir manqué la Coupe du monde 2007 en raison d’une blessure, le pilier international a été écarté de la liste de joueurs qui disputeront le Mondial néo-zélandais. A 35 ans, il a certainement fait sa dernière apparition de sa carrière avec le maillot bleu la semaine passée face à l’Irlande.

« La Coupe du monde est une obsession pour chacun d’entre nous. Comme tous mes coéquipiers, j’espère y être et éventuellement décrocher un premier titre mondial. »La confession était signée Sylvain Marconnet dans le Moscato Show. Le joueur de 35 ans avait même quitté « son » Stade Français direction Biarritz dans l’idée de rester compétitif et de demeurer dans les petits papiers du comité de sélection. La désillusion est cruelle pour le pilier le plus capé de l’équipe de France (85 sélections). Car comme l'a confirmé Marc Lièvremont dimanche matin, ce sont bien lui et Thomas Domingo qui ne seront pas du voyage.

Demi-finaliste en 2003, il ne partage pas avec l’épreuve une grande histoire d’amour. Non retenu en 1999 alors qu’il est la doublure de Califano durant toute la préparation, la chute sera plus sévère en 2007. A six mois de l’événement en France, Marconnet, pas aussi à l’aise en skis que sur le côté de sa mêlée, se fait bêtement une entorse tibiale. Sa course contre la montre sera vaine. Au contraire de son coéquipier biarrot Fabien Barcella, que certains annonçaient pourtant sacrifié en vue du voyage en Nouvelle-Zélande.

Sa dernière apparition avec des crampons, un short et un maillot, datait du 26 juin 2010. C’était en Argentine, à l’occasion d’une tournée de l’équipe de France dans l’hémisphère sud. En Irlande, il a joué samedi une mi-temps. Suffisant semble-t-il pour rassurer Marc Lièvremont. Alors forcément, avant même de connaître la nouvelle, Barcella savourait déjà. « Il y a quelques mois de ça, j’étais loin de penser que je pourrais jouer un match international. Etre ici, dans le vestiaire de l’Aviva Stadium, après avoir fait une mi-temps d’un match international et même si tout n’a pas été parfait, ça me ravit. »

Ironie du sort pour Sylvain Marconnet, l’ancien Parisien était le seul des piliers valides à ne pas être sur la feuille de match à Dublin. Impossible de défendre ses chances, d’autant qu’avant la rencontre, Marc Lièvremont avait avoué avoir arrêté son choix. Sacrifié après la déroute en Italie (22-21) lors du Tournoi, il n’a pas réussi à gagner la confiance de son staff. « Je suis abattu, livrait-il alors. Je prends cela comme une sanction. Mais en aucun cas je ne vais contredire le choix du sélectionneur. Il avait des décisions à prendre. Je l’accepte. »