Les Néo-Zélandais chargent les Bleus

Le New Zeland Herald et sa 'barbarie française" - -
La presse néo-zélandaise pense tenir les bonnes ficelles pour faire dégoupiller les Bleus. Ces mêmes ficelles qu’elle avait actionnées quelques jours après la victoire de la Nouvelle-Zélande contre la France (37-17) lors du match de poule entre les deux équipes. Le New Zealand Herald avait alors affiché à sa une, une photo de Julien Bonnaire, la main sur le visage de Richie McCaw. Une illustration qui intervenait deux jours après que l’entraîneur de la défense David Ellis soit passé devant la presse, regrettant la gentillesse de cette équipe de France. A l’époque, nos confrères s’étaient même amusés à recenser les bad boys du rugby français. Les Eric Champ, Pascal Ondarts ou encore Gérard Cholley étaient ainsi cloués au pilori.
Pourquoi donc changer alors que se profile une des rencontres les plus importantes de l’histoire du rugby néo-zélandais ? Une fois de plus, c’est le New Zealand Herald qui allume la mèche avec son article : « L’histoire des brutalités françaises. » Pris pour cible par les Anglais en 1991, Serge Blanco avait, de l’avis de tous, passer un sale quart de finale. Et pourtant, la presse ne retient que la réaction de l’ancien arrière des Bleus, coupable à leurs yeux d’avoir « violemment poussé Heslop » après une de ses charges et de s’en être « sorti sans la moindre remontrance ».
Servat : « Je ne suis pas sûr qu'il y ait de grands barbares »
Egalement épinglé, Gérard Cholley ou encore Alain Plantefol et Franck Tournaire. Les mêmes qu’il y a trois semaines ! Etrange coïncidence. Dans ce hit-parade, mais est-ce vraiment une surprise, figure en très bonne place Pascal Ondarts. La photo du pilier légendaire des Bleus, membre de l’équipe victorieuse de la « Bataille de Nantes » en 1986 est d’ailleurs affichée à la une du supplément du quotidien. Avec un nouveau commentaire savoureux : « On ne sait pas si c’est lui qui s’en est pris à la bourse de Wayne Shelford, mais on peut vous garantir qu’il n’était pas loin du crime. »
Pour des Néo-Zélandais qui ont regretté à longueur de Mondial que l’équipe de France ait perdu son identité et ne récite plus le french flair qu’on lui connaissait, il s’agit presque d’un comble de les voir aujourd’hui sortir de leur boite à malice les mauvais coups du passé. Du côté des Français, on ne s’y trompe pas. « Je ne suis pas sûr qu’on soit de si mauvais garçons, lance William Servat. Je ne suis pas sûr qu’il y ait de grands barbares. Entre les Anglais qui font monter les femmes de ménage dans les chambres et les Néo-zélandais qui sortent les veilles de match, je ne suis pas sûr qu’on soit les plus mauvais garçons. »