Les Toulousains ont compris le message

Avec Poux, Picamoles, Poitrenaud et Clerc, l'ouvreur toulousain pouvait espérer une convocation de Marc Lièvremont - -
Ils avaient pris ça avec le sourire. Un sourire plutôt crispé. « Il faut croire que nous ne sommes pas assez bons », avait même commenté ironiquement Guy Novès au soir de la communication de la liste de l’équipe de France pour la tournée d’automne. « Seulement » cinq Toulousains dans le groupe de Marc Lièvremont, le manager des champions d’Europe avait lancé un nouveau pavé dans la mare. La prestation des Poitrenaud, Skrela, Picamoles ou encore Clerc était donc particulièrement attendue ce samedi contre Toulon.
Les « bannis » se sont parfaitement remis en selle contre des Varois dépassés (44-5). Et quand on questionne les intéressés, pas question de s’étendre sur le sujet. Vincent Clerc : « C’est décevant, mais je n’ai plus vingt ans. Ça m’a aidé à digérer plus vite. Je passe à autre chose. » Louis Picamoles reprend en écho : « J’essaye de ne plus me prendre la tête. Je ne veux pas que cela me parasite. J’ai un très gros appétit et une réelle envie de progresser. »
Lièvremont : « Je n’ai jamais douté de leur talent de compétiteur »
Presque aussi déçu que ses joueurs, Jean-Baptiste Elissalde se sent désormais investi d’une mission : aider ses arrières à se faire une place dans les trente qui partiront en Nouvelle-Zélande. « On a bien compris le message, lâchait l’ancien demi-de-mêlée après la victoire contre le RCT. On a été rassuré par leur prestation. On voit que ce sont des compétiteurs avec de la ‘niaque’ et un bel état d’esprit. » Un essai pour Clerc, Poitrenaud et Picamoles, une grosse influence dans le jeu pour Skrela, les quatre hommes ont en effet oublié momentanément leur déception.
« Je rejoins en partie ‘Jean-Ba’, concède Marc Lièvremont. Quand je suis devant ma télé, je ne suis pas là à me dire que je passe pour un con parce qu’ils marquent des essais. Je n’ai jamais douté de leur talent de compétiteur, je me réjouis de leur saine réaction. » Et l’entraîneur de lancer une pique en direction de leur manager : « Les critiques de certains, souvent les mêmes d’ailleurs, ne m’amusent plus. Ça voudrait aussi dire que d’autres clubs ne travaillent pas aussi bien que le Stade Toulousain. » Guy Novès n’a peut-être pas fini de rire jaune.