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Lièvremont en eaux troubles

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Parfois montré du doigt par la presse ou remis en cause à l'intérieur même de son groupe, Marc Lièvremont a terminé son mandat par une finale de Coupe du monde. L'entraîneur est resté fidèle à sa ligne de conduite. Que cela plaise ou pas.

Marc Lièvremont et ses joueurs n’ont pas passé la Coupe du monde la plus paisible qu’il soit. Souvent sur le devant de la scène médiatique, l’entraîneur des Bleus n’a pas ménagé ses joueurs pendant ces deux mois de préparation suivis d’un mois et demi de compétition. Il y a eu les critiques publiques, les mises à l’écart de certains joueurs, les gueulantes dans le vestiaire… Mais devant la presse, un seul paratonnerre : lui. Alors que les Bleus ont débuté leur compétition d’une bien triste manière, c’est l’ancien troisième qui a (volontairement ?) cristallisé tout l’attention sur lui.

C’est seulement entre la rencontre des Tonga et celle de l’Angleterre que les joueurs en prennent sérieusement pour leur grade. Parmi les cadres du groupe, on murmure d’ailleurs que ce groupe a longtemps oscillé entre amour et colère. « Marc a été fort. Il su relever la mêlée », témoigne un des anciens. Pas toujours suffisant avec les jeunes du groupe. Comme si le discours du technicien n’était pas toujours passé auprès des plus jeunes. « Les vieux cons ont souvent raison, continue le joueur. C’est compliqué le rugby, c'est compliqué la vie, les médias, ils veulent des trucs simples. Qui a raison, qui a tort… »

Le groupe se resserre autour de Dusautoir

Marc Lièvremont n’est pas dupe de la situation. Il a souvent regretté les mauvais côtés de la nature humaine. Mais lors de sa dernière conférence de presse, il a tenu à rendre hommage aux joueurs. « Je pensais peut-être à tort que cette relation était abîmée, a-t-il glissé. J’ai été touché par les marques d’affection des uns et des autres. Même si je sais qu’on n’entraîne pas pour de la sympathie ou de la gratitude, j’ai toujours eu de l’affection et du respect pour les joueurs. J’espère que les jours passant, mon groupe gardera de l’estime pour moi. » C’est finalement autour de Thierry Dusautoir que s’est resserré le groupe. Le Toulousain avait même pris la parole auprès de Lièvremont pour lui indiquer que le vestiaire n’avait pas apprécié sa sortie sur les « sales gosses. »

C’est aussi le capitaine qui a remis les maillots lors de la finale et prononcé le discours d’avant-match. « J’ai aimé ce que tu as dit avant le match. Juste avant de sortir », lui a rappelé Julien Pierre, alors qu’une partie du groupe était allé fêter la fin de la compétition dans un bar d’Auckland. Sourire aux lèvres, « Titi » a apprécié se retrouver avec les siens. Puis il s’est tourné vers ses hommes, a regardé dans le vide et répété à deux reprises : « Suivez-moi. Je vais vous ramener à la maison. » Et les larmes de couler.