Lièvremont : « J’ai forcément de l’empathie »

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Marc Lièvremont, les difficultés actuelles du XV de France vous rappellent-elles de mauvais souvenirs ?
J’étais sur les trois matchs. Rome m’a rappelé quelques souvenirs, et pour certains douloureux (défaite lors du Tournoi 2011, ndlr). J’ai forcément de l’empathie. Je me replonge dans le passé. J’imagine les difficultés, les prises de tête du staff, la façon de rebondir, de trouver des solutions. Je me suis réjoui du bon début de match à Twickenham. Ils sont dans le dur en ce moment. Ça m’est arrivé. Il faut être solidaire et attendre que ça passe en trouvant des solutions pour relancer la machine.
Vous n’avancez pas dans la critique. On ressent toujours votre côté atypique…
Derrière Bernard (Laporte), la transition s’est bien passée. Elle s’est également bien passée avec Philippe (Saint-André). J’ai eu beaucoup de joueurs avec moi. Et je me réjouis de voir des joueurs que je connais moins, ou d’autres en qui j’avais décelé un potentiel, comme Louis Picamoles. Quand je le vois aussi bon, ça me fait plaisir. Je me réjouis de voir des garçons comme Nyanga, que je n’ai pas sélectionné, s’épanouir. J’ai quitté cette aventure sans sentiment d’aigreur envers qui que soit. Et notamment avec la presse avec qui j’ai eu des rapports heurtés. J’essaye de faire la part des choses. Il y a des cycles, des oppositions obligatoires. Après cela, il faut passer à autre chose.
La France est-elle à sa place ?
Evidemment que non. Sur la tournée de novembre, ils réalisent une tournée exceptionnelle. Deux mois après, avec quasiment le même groupe, la machine se grippe. Des mecs en place sont un peu plus fatigués, ils doutent. Contre les Anglais, tu fais le boulot pendant une heure et puis tu retombes dans des travers. On sait que c’est plus subtil que ça et qu’il faudra se projeter pour s’imposer en Irlande.
« Je n’ai pas vraiment envie de revenir »
A titre personnel, le terrain vous manque-t-il ?
Non. On va dire qu’on ne fait pas le deuil de 40 ans de rugby et de l’adrénaline du terrain comme ça. Mais dans l’ensemble, ma vie est bien occupée. Les fonctions d’entraîneur sont tellement exclusives qu’on ne peut faire que ça. J’ai aujourd’hui une vie épanouie et riche. J’ai toujours privilégié une forme de cadre de vie. Je n’ai pas vraiment envie de revenir.
Avez-vous reçu des propositions pour entraîner ?
L’an passé, notamment. Cette année… Mais c’est niet. Je ne dis pas qu’un jour, je n’aurai pas l’envie d’y revenir en cas de projet dans lequel je ne peux m’épanouir. Mais je n’ai pas le temps aujourd’hui.
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