Lièvremont : « J'ai toujours envie de me battre »

Marc Lièvremont - -
Marc, comment expliquez-vous cette faillite sur ce match ?
On a affiché beaucoup de lacunes. Rarement une qualification a été aussi amère. On est malgré tout qualifié. Le poids des mots, ce soir (samedi) et cette semaine, va beaucoup compter. Malgré tous les défauts qu’on me prête, des mots comme orgueil, fierté, solidarité ou sincérité me parlent. Je crois que c’est de ça dont il va falloir parler entre nous. Il faut rendre un grand hommage à cette équipe tongienne, qui nous a bousculés pendant 80 minutes. Se qualifier avec deux défaites en quatre matches, je ne sais pas si ça s’est déjà vu. Quelque part, l’équipe de France rentre dans les annales de la Coupe du monde… Mais on est toujours vivant. Et enfin, je veux manifester ma tristesse pour tous les Français présents, qui n’ont pas cessé de nous encourager au quotidien, qui croient en nous. Comme ceux qui sont restés en France. Il faut espérer qu’au sein de mon groupe, les mots dont j’ai parlé veulent encore dire quelque chose.
Pourquoi cette équipe semble-t-elle ne pas avoir de repères ?
Il va encore falloir qu’on échange beaucoup. J’ai le sentiment, malgré tout ce qui se dit sur le groupe, que c’est le cas. Il va falloir le faire encore plus. Il est difficile de donner des explications à tout. Assumer ses actes, ses responsabilités, ça fait aussi partie de mon vocabulaire. J’ai encore envie de l’exprimer auprès de mes joueurs et de mon staff. Il y a beaucoup à redire dans le contenu. Malgré nos deux premiers matchs poussifs, notre défaite la semaine dernière face aux All Blacks, on avait affiché jusque-là une progression qui me paraissait intéressante.
« Très compliqué de chambouler cette équipe »
Attendez-vous plus de combat de la part de vos joueurs ?
J’ai toujours confiance en mes joueurs. Plus de combat, de précision… Encore une fois, on ne va pas tomber dans l’analyse technique et tactique du match. J’attends une réaction, surtout sur les valeurs dont j’ai parlé. On n’a pas le choix. On est parti dans cette aventure. On est vivant. J’ai toujours envie de me battre. Je pense que mes joueurs aussi, même s’ils sont évidemment déçus de leur performance.
Pensez-vous reconduire la même équipe en quarts de finale ?
Il va être très compliqué quand même de chambouler cette équipe avant les quarts de finale. J’ai fait des choix. J’avais annoncé qu’on ferait tourner sur les deux premiers matchs, qu’on figerait plus ou moins l’équipe à partir du match contre la Nouvelle-Zélande. On l’a fait. Je ne crois pas que si Pierre, Paul ou Jacques avait joué, les comportements, le résultat auraient été différents. C’est ma conviction.