Lièvremont mélange les cartes

Marc Lièvremont a décidé d'aligner un XV de France qui n'est pas loin d'être son équipe type - -
Marc Lièvremont l’avait promis. Fidèle à ses principes et convictions, l’entraîneur du XV de France a refusé de sortir une équipe-type de son groupe de 30 joueurs. Au regard de sa première annonce en Coupe du monde, on devine néanmoins que l’ancien troisième ligne a tenu à s’appuyer sur certains cadres (Clerc, Rougerie, Trinh-Duc, Yachvili, Dusautoir, Nallet et Mas) tout en y ajoutant quelques jeunes joueurs (Estebanez et Lakafia, respectivement cinq et une sélections). Alors forcément, les interrogations autour d’une équipe-type sont retombées sur le tapis. « Je m’attendais à cette question, réplique le technicien, vêtu d’un polo blanc de l’équipe de France et sans quitter son sourire. Oui, c’est l’équipe-type. L’équipe-type pour jouer le Japon... »
Une fois encore, pas question de s’éloigner de sa ligne de conduite : tout le monde aura sa chance. Et les derniers entraînements avec une multiplication des combinaisons prouvent que le staff souhaite également « cacher » à ses joueurs ses intentions pour les prochaines semaines. Un effet réussi si l’on en croit « l’anxiété » de certains joueurs avant cette annonce. « Si on a le bonheur d’arriver en quart de finale, je ne sais pas si ça sera celle-là, continue l’ancien Biarrot. Je peux penser que non. Ça va certainement évoluer. » Un discours qui semble passer auprès des joueurs, même si on imagine que certains d’entre eux, particulièrement compétiteurs, ont eu du mal à encaisser une nouvelle qui leur a été annoncée tôt dans la matinée de mardi et la veille pour le capitaine Dusautoir.
Servat : « Le respect se gagne sur le terrain »
« Si vous voulez qu’on dise qu’il y a une équipe-type, ça perturberait le groupe, tacle William Servat. Et puis je me souviens d’une Coupe du monde (en 2007, ndlr) où Thierry Dusautoir ne devait pas être là et, finalement, il est aujourd’hui capitaine de l’équipe de France. C’est un exemple car le respect et sa place se gagnent sur le terrain. Il en sera de même pour cette Coupe du monde. » Le talonneur de Toulouse a, lui, gagné sa place à l’entraînement. Absent des deux test-matchs contre l’Irlande, « la Buche » affichait un grand sourire ce mardi matin, mais restait prudent. Quant à Fabien Barcella, il sera titulaire depuis la première fois en bleu depuis près de quinze mois. Pour ces deux-là, Marc Lièvremont l’a répété, il s’agira de reprendre le rythme.
Derrière, avec les blessures de Palisson, Mermoz et Traille, les choses ont semblé plus faciles à se dessiner. David Marty aurait pu avoir sa chance au centre, mais la paire Rougerie-Estebanez, très en vue à Dublin, sera une fois de plus alignée. Quant à Skrela, victime d’un KO en Irlande, il ne débutera pas cette rencontre. Le poste d’ouvreur est laissé à François Trinh-Duc, associé à Dimitri Yachvili plutôt que Morgan Parra. De là à dire que le Biarrot à pris un temps d’avance sur le jeune Clermontois, il n’y a qu’un pas. A tous ces absents de renverser la tendance. Sans doute face au Canada.
Le titre de l'encadré ici
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Le XV de France contre le Japon : Heymans – Clerc, Estebanez, Rougerie, Médard – Trinh-Duc (o), Yachvili (m) – Harinordoquy, Lakafia, Dusautoir (cap) – Nallet, Pierre – Mas, Servat, Barcella.
Remplaçants : Szarzewski, Poux, Papé, Bonnaire, Parra, Skrela, Marty.