Lopez : « Je ne me suis jamais questionné sur les Bleus »

Camille Lopez - AFP
Camille, fin 2013, vous vous êtes gravement blessé au genou (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit). Avez-vous craint de manquer le train du XV de France ?
Non. Jamais ça n’a été dans ma tête. C’était ma première blessure et c’était dur. Le premier mois a été très, très compliqué. Je n’avais jamais connu ça. Mais je ne me suis jamais questionné sur les Bleus. J’ai réussi à basculer, grâce à ma femme qui m’a beaucoup aidé et qui m’a permis de relever la tête. Ma priorité était de revenir encore plus fort avec mon club. C’était ça la priorité. L’objectif, c’était Perpignan. Le sort du rugby en a voulu autrement. Le club est descendu alors je suis parti ailleurs. La fin de ma préparation était tournée de façon à ce que je sois prêt le 15 août, pour le premier match de championnat avec Clermont.
A l’ASM, vous avez changé de dimension.
Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées. En rejoignant Clermont, j’ai vu l’exigence d’un club de haut niveau. J’ai connu Bordeaux. Même si aujourd’hui, c’est en train de devenir un cador du Top 14, ça ne l’était pas à l’époque où j’y étais. A Perpignan, malgré le fait qu’on jouait la Coupe d’Europe, je vois la différence aujourd’hui avec Clermont. C’est un cran au-dessus, il n’y a pas photo. Tout le monde fait un travail énorme sur lui-même, se remet en question et a un niveau d’exigence très élevé. Si on ne prend pas conscience de ça, on ne peut pas exister dans un groupe comme ça. Il a fallu se mettre au niveau des autres et travailler dur pour ça pour se permettre de rester dans un collectif comme ça.
Est-ce qu’à dix mois de l’événement, vous pensez à la Coupe du monde ?
Ce serait mentir de dire que je n’y pense pas. Mais ce n’est pas la priorité. Aujourd’hui, la priorité, c’est la tournée de novembre. On a joué un match, il en reste deux. Il faut continuer à essayer de gagner le maximum de matches lors de cette tournée. Après, on pensera à autre chose. Il faudra rebasculer sur le club. La Coupe du monde, ça viendra plus tard. Il y a des échéances avant qui sont importantes, avec mon club et en équipe de France. Il faut y aller étape après étape.
Dans quel état d’esprit vous sentez-vous aujourd’hui ?
En ce moment, je suis très heureux. Quand on est un joueur heureux, on est un homme heureux. Ça se ressent sur le terrain. On amène du positif dans un groupe. En tant que joueur, je vis un début de saison extraordinaire avec Clermont. Je retrouve l’équipe de France. Et en dehors, je suis un homme heureux, j’ai une femme merveilleuse et un fils qui vient de naitre. Je ne peux pas être plus heureux.