RMC Sport

Médard, entre hauts et bas

Maxime Médard

Maxime Médard - -

Talentueux mais également irrégulier, Maxime Médard vit une Coupe du monde à l'image de sa carrière. Capable d'éclairs et de maladresses dans la foulée, il espère gommer toutes les imperfections pour remporter le titre mondial.

Il a gravi les échelons un à un. D’abord, la sélection des moins de 19 ans. Puis celle des moins de 21 ans avec laquelle il devient champion du monde. Pensionnaire du pôle France à Marcoussis, Maxime Médard est un pur produit de la formation française. De la formation toulousaine également, lui qui porte les couleurs Rouge et Noir depuis huit saisons. La vie de l’ailier ou arrière n’a pourtant rien d’un long fleuve tranquille. Passé pro à 18 ans, le Toulousain, aujourd’hui âgé de 25 ans, a connu quelques désillusions lorsqu’il devient international à 22 ans. Il y a d’abord un trou noir en 2007, dont il se sort grâce à la pratique de la boxe, chez lui à Blagnac.

Il y a ensuite une lente affirmation chez les Bleus, lui qui jouit pourtant d’une incroyable cote auprès du staff, même si Marc Lièvremont a toujours été très exigeant avec lui. De novembre 2008 à novembre 2009, Médard est même sélectionné à quatorze reprises en autant de rencontres par le sélectionneur, à l’arrière et à l’aile. Avant cela, il avait été la révélation du championnat en marquant quatorze essais en Top 14 et en affichant au grand jour ses qualités de relanceur et de joueur rapide et intuitif. « C’est un de nos joueurs de derrière les plus talentueux, confie Marc Lièvremont, qui l’a replacé à l’arrière en cours de compétition. Il a mûri et je le sens capable d’assumer ce rôle et de nous apporter son côté créatif. »

En débriefing permament avec son père

Maxime Médard (27 sélections, 9 essais), reconnaissable d’entre tous avec ses rouflaquettes, se libère petit à petit. Sur la pelouse du Carisbrook de Dunedin, il inscrit même l’essai de la victoire contre les All Blacks le 13 juin 2009. Puis, c’est la rechute. Moins tranchant fin 2009, il n’est sélectionné qu’à une seule reprise en 2010. Médard n’y arrive plus. Car l’arrière est un joueur qui marche à l’affectif. Après la défaite contre les Tonga, très marqué, il a ainsi passé de longues minutes à s’entretenir avec son père qui le suit pendant cette Coupe du monde. « J’ai confiance en lui. Avoir mon père, c’est un plus qui va me booster quand j’aurai un coup de moins bien », prédisait-il en début de compétition. Car son papa est un repère rugbystique pour lui. Après chaque match, de manière immuable, il a droit au débriefing de cet ancien troisième ligne du club de Blagnac, près de Toulouse.

Il a également affiché la mine des mauvais jours toute la semaine, après avoir notamment été bougé par Marc Lièvremont, à la mi-temps de la rencontre face au pays de Galles. Lui n’en fait pas une montagne. Même quand on le lance sur le sujet en conférence de presse. « Je pense que ça doit rester dans le vestiaire et c’est le rôle de l’entraîneur de dire ce qui ne va pas à son joueur, confie-t-il. La demi-finale a été compliquée. J’ai eu du mal à entrer dans le match et à mettre mon équipe vers l’avant. » Sourire en coin, il ajoute : « J’ai beaucoup tapé de ballons au pied. Je pense avoir tapé pour toute la saison. Mais si on doit utiliser la même tactique pour être champion du monde… »