« Mr Hyde » et « révolution française »

Raillée après ses défaites contre la Nouvelle-Zélande et les Tonga, l'équipe de France fait l'unanimité au lendemain de son succès en quart de finale contre l’Angleterre (19-12). La presse néo-zélandaise a notamment salué ces Français toujours imprévisibles.

Et si c’était finalement les étrangers qui parlaient le mieux de la France ? Comme souvent, c’est au pied du mur que les Bleus réagissent. Ils l’ont une nouvelle fois prouvé samedi en s’imposant contre l’Angleterre (19-12) après un début de Coupe du monde plus que moyen. Après avoir raillé ses journalistes qui sentent l’ail ou des mangeurs de grenouilles incapables de rivaliser avec les Tonga, la presse saluait dimanche matin la prestation des hommes de Marc Lièvremont. « Maintenant l’Angleterre sait ce que peuvent ressentir les All Blacks », peut-on lire dans le Sunday News. Une allusion directe à la défaite néo-zélandaise en quart de finale en 2007. Nos confrères titrent d’ailleurs en une avec un évocateur : « La France fout dehors les Anglais. »

A la une du supplément Rugby Heaven, c’est la rage de Vincent Clerc qui est affichée avec comme titre : « Les True colours » (jeu de mots entre Tricolores et véritables couleurs). « Mr Hyde s’est habillé de bleu à l’Eden Park », peut-on lire en page intérieure. « Sacre bleu (en français dans le texte). Nous avons toujours connu la France comme Jekyll et Hyde. Mais ça ? Une victoire 19-12 aussi bien surprenante que prévisible. » Un peu plus loin, l’éditorialiste Phil Gifford titre sa chronique : « Il y a le rugby logique… et le rugby français ». Il continue : « A ce niveau, on ne voit pas un joueur (Vincent Clerc, ndlr) courir avec quatre joueurs sur le dos pour marquer un essai. A moins bien sûr que vous ne regardiez une équipe de France bien décidée à humilier son ennemi préféré. »

« Brutaux, intelligents, passionnés et cliniques »

Et ça continue dans le Herald Sunday, qui titre en page intérieur avec un « La révolution française ». « L’Angleterre sait ce que ça fait quand la France se regarde dans le miroir pour montrer réellement qui elle est, écrit Gregor Paul. Il n’y a que l’équipe de France qui peut perdre contre les Tonga au terme d’une prestation des plus mauvaises et renaitre la semaine suivante contre l’Angleterre. Ils ont été brutaux, intelligents, passionnés et cliniques. » Pas forcément très tendres avec nos Français depuis le début de la compétition, nos confrères pourraient de nouveau s’en donner à cœur joie dans les jours à venir. Car eux aussi savent que la France est toujours capable de retomber dans ses travers. La bande à Marc Lièvremont aura à cœur de faire démentir cette triste habitude.