Ntamack : « Ne pas se reposer sur nos lauriers »

L'entraîneur des avants du XV de France estime que les internationaux français ont encore des choses à rectifier avant de défier l'Italie le dimanche 24 mars - -
Emile N’Tamack, est-ce que ces trois victoires d’entrée dans le Tournoi vous satisfont-elles totalement ?
Sur le plan comptable, c’est un sans-faute mais sur la manière on a vu des choses variées. En Ecosse, on a été prudent, on a fait ce qu’il fallait pour s’imposer. Contre l’Irlande, on a vu un excellent XV de France qui a su hausser son niveau de jeu dans tous les secteurs. On était parti avec les mêmes intentions au Pays de Galles. On était dans un environnement hostile. On a été récompensée en première mi-temps même si on n’avait pas un gros rugby. En deuxième mi-temps, on avait peu d’intentions. On s’est appuyé sur la défense pour faire la différence mais on s’est exposé. Tout cela a aussi montré un caractère solidaire et courageux des joueurs.
Qu’avez-vous retenu de positif ?
La conquête est très en place. La défense a été aussi une arme efficace. On a su varier. On a vu plusieurs visages de l’équipe de France. C’est bien d’avoir un XV caméléon mais il va falloir remettre un coup de boost, hausser le niveau de jeu, moins s’exposer et prêter le flanc aux adversaires. Il faut prendre le match à notre compte et continuer à vouloir créer.
Etes-vous inquiet par la prochaine journée de Top 14 où seront alignés les internationaux ? Craignez-vous d’éventuels blessés ?
Tous les clubs vont faire jouer leurs internationaux. C’est normal. On verra. Ça ne sert à rien de s’en faire. Il faut qu’ils jouent à fond ce match-là. On verra après s’il y a des bobos ou pas. Il y a des craintes, forcément, mais même dans le cadre de l’entraînement avec le XV de France, des joueurs se blessent. On ne peut pas le prévoir.
Marc Lièvremont a annoncé qu’il reconduisait les mêmes 23 face à l’Italie mais qu’il avait eu des hésitations. Quelles sont leurs natures ?
On a des joueurs qui nous ont quittés sur blessure mais qui méritent leur place en équipe de France, à partir du moment où ils nous garantissent que leur santé est retrouvée. On a hésité entre la bonne performance des joueurs qui se sont bien donnés au Pays de Galles et ceux qui pouvaient revenir de blessure. On a voulu récompenser les vainqueurs des Gallois avec l’Italie. Si ce groupe est capable de s’imposer au Pays de Galles, il doit pouvoir aussi faire en sorte que le prochain match au Stade de France soit un match gagné. Ce qui ne veut pas dire qu’après l’Italie, en vue de l’Angleterre, on ne changera pas le groupe.
Quel danger, finalement, peut guetter ce XV de France ?
Il y a toujours le danger de croire que c’est fini. Le danger de ne pas être vigilant. Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers. Nous, le staff, notre travail c’est de rester vigilant. Dans ce match au Pays de Galles, il y a eu beaucoup d’éléments qui nous montrent qu’on n’est pas à l’abri, qu’on n’a pas trois longueurs d’avance devant l’adversaire. Contre les Italiens, il sera nécessaire de remettre un coup de projecteur sur ce qui n’a pas fonctionné, pour ne pas être surpris.