Papé, dernier rescapé

Pascal Papé - -
Les rencontres contre la Nouvelle-Zélande, il connaît. Pascal Papé retrouvera samedi les Blacks pour la septième fois de sa carrière (six défaite pour une victoire à Dunedin en 2009). Le deuxième ligne du Stade Français est d’ailleurs le seul rescapé du XV de départ de samedi à avoir foulé la pelouse de l’Eden Park (Julien Pierre et Nicolas Mas, également présents, sont eux, respectivement remplaçant et blessé). Un mauvais souvenir pour le capitaine de la tournée, balayé avec ses hommes 42-11. « Vous risquez de me rappeler un mauvais souvenir », sourit-il quand on évoque le sujet avec lui. A l’époque, les demi-finalistes du championnat n’étaient pas là et c’est une équipe expérimentale (Sourgens, Chouly, Coux, Mazars, Mignardi notamment) qui doit relever le défi.
Cette tournée restera dans les mémoires néo-zélandaises comme celle ayant vu naître le phénomène Chabal au pays des Kiwis. Pour Papé, elle signera la fin de ses espoirs en Coupe du monde. Non pas que le Parisien ait sombré, mais parce que Chabal lui est préféré pour jouer en deuxième ligne. A l’époque, Papé encaisse. Aujourd’hui, il savoure : « C’est un évènement formidable dans une carrière, continue l’ancien Castrais et Berjallien. Je veux jouer le plus possible. Je vendrai cher ma peau à l’Eden Park. » Surtout que les récentes polémiques de la presse néo-zélandaises (voir par ailleurs) ont allumé une mèche supplémentaire. « Qu’ils continuent à s’occuper de leur équipe et qu’ils nous laissent tranquilles. Au niveau de l’éthique, c’est insupportable de penser ça. »
Blessures et concurrence
Auteur du Grand Chelem en 2004, Papé a souvent souffert de la concurrence, notamment de Pelous et Thion, mais aussi des blessures. C’est aussi pour cela qu’il ne dispute que les deux premières rencontres du Grand Chelem de 2010. D’où son relative faible nombre de sélections en sept ans de maillot bleu (30 sélections). Marc Lièvremont ne l’a d’ailleurs utilisé « que » onze fois en près de quatre ans. Aujourd’hui, il se félicite de sa performance canadienne, notamment après son match moyen en Irlande lors de la préparation. « C’est un athlète qui a beaucoup bossé, confie le coach. C’est un des gars qui a le plus de qualités athlétiques mais qui a trop fait preuve d’inconstance dans ses prestations. Quand il sait se montrer efficace, il est capable de se hisser au niveau des meilleurs. » Et les meilleurs, ce sont les Blacks : « J’ai une totale confiance en moi, en mon équipe et en mes partenaires, conclut le Parisien. Croyez-moi, si on peut gagner en Coupe du monde ici, on ne s’en privera pas. »