Parra prend les clés

Imanol Harinordoquy et Morgan Parra - -
Yachvili-Parra, Parra-Yachvili. Un an que ça dure. Un coup l’un, un coup l’autre. En ce début de Coupe du monde, les deux demis de mêlée tricolores ont chacun eu leur chance. Le Biarrot partait avec un avantage. Sa prestation décevante contre le Japon (47-21), samedi dernier à Auckland, avait conduit Marc Lièvremont à l’inclure dans sa liste des joueurs à critiquer ouvertement, avec François Trinh-Duc et Imanol Harinordoquy. Le bon match du Clermontois ne va pas l’aider à retrouver la confiance du sélectionneur. Morgan Parra, auteur de 23 points (cinq pénalités, quatre transformations), a repris l’ascendant.
L’ex-petit prodige de Bourgoin a été performant au pied, donc, mais aussi dans son travail derrière les phases de ruck. Les libérations plutôt rapides après les charges de ses avants, notamment William Servat et Luc Ducalcon en première période, ont permis au XV de France d’avancer. Et de provoquer des fautes. Très à l’aise dans l’exercice pour sa 31e sélection, Parra je jeunot (22 ans) n’a laissé passer qu’une seule opportunité sur pénalité. Comme si, dans la foulée de sa belle entrée à l’ouverture contre le Japon, il avait voulu insister sur sa capacité à déloger Dimitri Yachvili du poste de titulaire.
Un seul échec au pied
« Je suis très heureux d’attaquer mon premier match de Coupe du monde en tant que titulaire, expliquait-il dans la semaine. Je suis un peu dans la même optique que lors du deuxième match de préparation en Irlande (26-22). Je vais essayer de jouer pour le groupe, de gagner collectivement, de garder un maximum d’enthousiasme. D’abord essayer de gagner et après, on verra si la copie individuelle est bonne. » Mission accomplie, sur les deux plans. L’adage selon lequel le numéro 9 français qui débute une Coupe du monde n’est jamais celui qui la finit, a de fortes chances de se confirmer en Nouvelle-Zélande. Dimitri Yachvili, qui a remplacé François Trinh-Duc à dix minutes de la fin et fait glisser Morgan Parra en dix encore une fois, risque de le vérifier à ses dépens.