Poitrenaud affronte la tempête

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Avec Sébastien Chabal et Yohan Huget, c’est lui qui a concentré les critiques après la déroute contre l’Angleterre. « Trop fébrile » ou « pas assez précis » pour les uns, « pathétique » pour les autres. Quand il porte le maillot bleu, Clément Poitrenaud est en tout cas bien loin du niveau qui est le sien à Toulouse.
« Pour une fois, certaines critiques sont peut-être méritées, admet-il. J’ai certainement fait des erreurs criardes, qui font dire au plus grand nombre que j’étais nul. » En cause, quelques mésententes avec Huget ou encore un en-avant sur une chandelle anglaise. Mais surtout une prestation globalement brouillonne pour celui qui n’a été titularisé qu’après le forfait de Maxime Médard, quinze jours après un match déjà très moyen face à l’Irlande (25-22).
« Je sais ce que je vaux et ce que pensent mes entraîneurs, répond-t-il. Le sport de haut niveau, ce n'est pas linéaire. Il y a des moments difficiles, d'autres plus faciles à gérer. Cela faisait plusieurs mois que je me sentais bien, même si je n'étais peut-être pas irréprochable. Et voilà, j'ai eu un petit coup de moins bien. Malheureusement, ça tombe au moment où on est en pleine lumière. J'ai fait deux contre-performances, ce n'est pas non plus la fin du monde. »
« Les aigris et les tristes ne m'intéressent pas »
Il n’empêche que la question de son avenir au sein du XV de France ressurgit à nouveau. Et la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande semble s’éloigner. « Si j'ai été bon ces derniers mois, il n'y a pas de raison que je ne le redevienne pas dans les jours qui viennent, glisse-t-il. Mais je ne suis pas stressé par rapport à tout ça. Pour parler poliment, je n'en ai rien à foutre. Les aigris et les tristes ne m'intéressent pas. »
Le seul coup de sang de celui qui trouve dans son club un soutien salvateur. « Il était facile de taper sur Clément après le match, estime Jean-Baptiste Elissalde, l’entraîneur des lignes arrières toulousaines. Il peut y avoir des raisons, mais on sera là aussi pour lui permettre de rebondir et de se remettre les idées en place. C’est un mec doué qui saura s’en remettre. »
Toujours dans le groupe français, qui affrontera l’Italie à Rome le 12 mars, puis le pays de Galles au Stade de France une semaine plus tard, Clément Poitrenaud à deux matches pour se rattraper.