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Une faim de LOU

Raphaël Saint-André, entraîneur de Lyon

Raphaël Saint-André, entraîneur de Lyon - -

Actuel leader de Pro D2, Lyon reçoit Albi, deuxième, pour le choc de la 26e journée. Une victoire des Rhodaniens et les rêves d’accession au Top 14 prendraient encore un peu plus de relief. Le club s’y prépare depuis plusieurs années. Et ne cache pas ses ambitions, dans l’ombre du football.

La mauvaise série a pris fin. Et pas contre n’importe qui. Battu à Narbonne (32-27) au match aller, Lyon a pris sa revanche la semaine dernière (45-12), mettant ainsi fin à une série de deux revers de rang contre Auch et Colomiers. La machine rhodanienne est de nouveau en marche. A cinq journées de la fin et avec une victoire - sans bonus - d’avance au classement sur Albi, Lyon possède une incroyable occasion de repousser son principal poursuivant à neuf points. « Si on abordait ce match comme une finale, cela voudrait dire que les autres n’ont pas été préparés comme il le fallait », dédramatise Raphael Saint-André, co-entraîneur du LOU et depuis 2007.

Adepte de la petite phrase qui fait mouche, le frère de Philippe n’a pourtant pas la mémoire courte. « Au match aller, perdu 20-15, le staff d’Albi avait annoncé que nous étions l’opposition la plus faible rencontrée. » Alors forcément, du côté du Rhône, on a hâte d’en découvre. « Psychologiquement, une victoire parfumerait notre avenir de Top 14 », songe Yvan Patet, le président dont les yeux s’illuminent dès qu’il porte le regard sur la saison prochaine. « Cela fait trois ans que nous imaginons la montée dans l’élite, s’enthousiasme-t-il. Notre budget passera de 8,3M€ à 13 M€ avec un renouvellement de l’effectif puisque nous avons ciblé treize recrues, dont cinq ont déjà signé. »

Un nouveau stade dès cet automne

Et Lyon a déjà débuté son marché chez le voisin berjallien (45km), à l’agonie financièrement et promis à la descente. Disparu des tablettes du Bouclier de Brennus depuis 1933 et un deuxième titre national, jamais présent dans l’élite depuis que le rugby est devenu professionnel en 1995, Lyon veut désormais se draper dans les habits du boss du ballon ovale en Rhône-Alpes : « Il y a eu La Voulte, Romans, Grenoble et Bourgoin, se souvient Raphaêl Saint-André. A nous d’ouvrir le cycle du LOU dans l’une des villes de France les plus riches en clubs de rugby (quatorze) et en licenciés. »

Au pays du foot-roi, le LOU veut profiter de cette dynamique. Comme lorsque 32 000 personnes garnissaient Gerland lors du derby en octobre face à Grenoble. De là à concurrencer le ballon rond ? « L’OL nous apporte son expérience de la gestion de Gerland », note, diplomate, Yvan Patet, qui coupe court aux rumeurs d’arrivée dans le capital de Jean-Michel Aulas. Car s’il est un domaine où le rugby possède un peu d’avance sur le foot à Lyon, c’est bien dans celui du stade. D’un côté l’OL qui bataille et de l’autre le LOU qui aura son enceinte dès l’automne. Une enceinte modulable de 8 000 places, louée à l’un de ses sponsors majeurs, Olivier Ginon, patron de GL Events, n°1 mondial de l’événementiel. Mais avant il y aura un match à gagner contre Albi, descendu en fin de saison dernière. Un passage de témoin ?

Edward Jay à Lyon