RMC Sport

Remobilisation générale

-

- - -

A deux jours du grand rendez-vous face à l'Angleterre, l'équipe de France poursuit sa préparation à Auckland. Sur le terrain, les joueurs sont plus concernés. En coulisses, ils se préparent à renverser le XV de la Rose. Il s'est passé beaucoup de choses depuis la défaite contre les Tonga.

Ce sont ces petits détails qui font la force d’une équipe. Ce sont également ces petits riens assemblés les uns aux autres qui peuvent rendre un peu plus optimistes les supporters de l’équipe de France à deux jours de la rencontre contre l’Angleterre à Auckland. Les tensions entre Marc Lièvremont et une partie de l’effectif semblent être rangées dans l’armoire des mauvais souvenirs. Tout comme les critiques des joueurs au sujet du contenu des séances d’entraînement. Car entre le début de la compétition et ce quart de finale contre les Anglais, la défaite contre le Tonga (19-14) est venue rappeler à tous les priorités à respecter.

Il y a d’abord ces entrainements, jamais aussi intensifs. Des ballons qui ne tombent plus, des joueurs qui ne rechignent plus. « Les entraînements sont très concentrés, très appliqués. C’est peut-être ce qui nous manquait, souligne Julien Bonnaire. Chacun est piqué au fond de lui-même. Ce n’est pas qu’une histoire d’équipe, mais une histoire d’hommes. » Un sentiment partagé par son coéquipier clermontois, Julien Pierre. « Il y a certainement un changement de comportement. Une envie collective. On est assez passé pour des cons. On n’en a plus envie. On veut redorer le blason. » Il y a aussi des entraineurs qui s’effacent pour laisser place aux tauliers. Les Nallet, Harinordoquy, Servat et autres vieux grognards qui ont tout connu avec le XV de France mais surtout les défaites en Coupe du monde face à l’ennemi anglais.

Une sortie en bateau tous ensemble

C’est d’ailleurs Harinordoquy qui, à l’abri des caméras et photographes, avait réuni les joueurs lundi après-midi au début de la séance d’entraînement pour un discours fédérateur. Un de plus après la longue séance vidéo post-Tonga durant laquelle les joueurs se sont dit leur quatre vérités après avoir passé un dimanche après-midi tous ensemble. Et puis, il y a eu cette ballade jeudi après-midi sur l’ile de Waiheke. Sans les familles. Cela peut sembler anodin mais c’est la toute première fois que les Bleus se réunissent tous ensemble pour une sortie dans le même bateau, à l’abordage du XV de la Rose. 

Après la sinistrose du début de semaine, ce sont des compétiteurs très remontés et très concentrés qui se sont présentés devant la presse. Plus un par un comme c’était habituellement le cas, mais par groupes. Sans doute pour ne plus trop se disperser et gagner du temps. « On a beaucoup parlé avec vous, mais peut-être pas assez entre nous », soulignait d’ailleurs Harinordoquy. Le groupe se solidifie et le plaisir revient. « On s’est rendu compte qu’on prenait du plaisir à l’entraînement car on y avait mis des choses simples, se félicite Vincent Clerc. On a un mental à toute épreuve. » Un détail qui aura toute son importance au moment de pénétrer sur la pelouse de l’Eden Park samedi matin.