Retière : « Des moments très durs »

Didier Retière - -
Didier, vous allez disputer votre dernier test-match avant le Mondial, face à l’Irlande, samedi à Dublin (18h00). Etait-ce important de faire tourner l’équipe ?
On ne pouvait pas ne pas faire jouer des joueurs contre l’Irlande. Ça nous semblait évident de faire tourner le groupe pour que tout le monde puisse avoir son temps de jeu avant la Coupe du monde.
Dimanche, vous allez annoncer le groupe des 30 joueurs qui disputera la Coupe du monde. Etait-ce opportun de maintenir sous pression 33 joueurs avant d’en évincer deux (Yoann Huget a été exclu entre-temps du groupe pour ne pas avoir satisfait aux règles des contrôles antidopage) ?
On a essayé d’intégrer des joueurs qui correspondent à nos caractéristiques culturelles. On voulait créer un groupe avec des joueurs certains de partir à la Coupe du monde. Mais on a été obligés de prendre en compte les blessés. Et il y a eu des cas particuliers de joueurs dont on n’était pas certains qu’ils puissent revenir à leur sommet de forme pour disputer le Mondial (Domingo, Servat, Barcella, Rougerie, ndlr). On a fait un choix entre les deux en prenant trois joueurs de plus.
« Il n’y a pas à réfléchir sur les mots »
Allez-vous vivre le moment le plus difficile de votre carrière au moment de l’annonce ?
Ce sont des moments très durs. Ne pas décider, c’est encore plus dur. Ça fait partie de notre job. Il faut être concentré sur ce qu’on attend pour être les plus performants à la Coupe du monde et ne pas tomber dans l’affectif. A ce moment-là, on ne prend plus de décisions. Dans chaque compétition, il y a des moments durs. Quand il faudra faire des groupes avant les matchs, ce sera aussi difficile parce que tous les joueurs veulent jouer. Ce n’est pas ce qu’on préfère, mais on le fait.
Pensez-vous déjà aux mots que vous emploierez pour justifier votre choix auprès des deux joueurs évincés ?
A partir du moment où on est le plus honnête possible et qu’on n’est pas dans les faux semblants, il n’y a pas à réfléchir sur les mots. On le dira simplement avec le maximum de respect pour la personne. On aura fait du mieux possible. C’est toujours une déception terrible pour le joueur. On comprendra sa rancœur mais malheureusement, c’est comme ça. On pense aussi à tous ceux qui auraient aimé faire la Coupe du monde et qui n’ont même pas participé à la préparation. Ça fait partie de la vie d’une équipe.
Êtes-vous très avancé dans votre réflexion ?
On a passé sept semaine avec les joueurs, la décision ne se prendra pas au dernier moment. Ça fait longtemps qu’on y pense…
Le titre de l'encadré ici
Entraînement en mode match|||
Les joueurs de l’équipe de France se sont entraînés à 17h00 (heures locales), ce jeudi, soit l'heure à laquelle débutera le deuxième test-match contre l'Irlande samedi à Dublin. Au menu, travail en opposition raisonnée, lancements de jeu et ajustements de la défense. Plus tôt dans la journée, la matinée avait été consacrée à un léger travail physique d'entretien avant le déjeuner en commun, puis la sieste. Les neuf joueurs qui ne sont pas concernés par le match de samedi (Domingo, Servat, Millo-Chluski, Harinordoquy, Dusautoir, Marty, Mermoz, Marconnet, Traille) ont eu droit à une séance physique plus poussée en fin d'après-midi. Les Bleus devraient disputer la rencontre dans un Aviva Stadium plein. Ce jeudi matin, il restait moins de 3000 places à vendre (sur les 55000 places que compte le stade Lansdowne Road de Dublin).