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Rougerie : « Je reste un simple soldat »

Aurélien Rougerie

Aurélien Rougerie - -

De retour à l'aile et désigné capitaine par Marc Lièvremont pour le match contre le Canada dimanche (10h30), c'est avec beaucoup de recul et avec l'indécrottable optimisme qui le caractérise qu'Aurélien Rougerie aborde ses nouvelles attributions.

Aurélien Rougerie, vous serez capitaine, dimanche (10h30) contre le Canada, du XV de France.

C’est une immense fierté, un grand honneur qui m’a été fait par les entraîneurs. Je vais essayer d’être à la hauteur de leur attente.

Capitaine du XV de France, c'est un grand moment dans votre carrière.

C’est un moment important, mais ce n’est pas un aboutissement non plus. Je ne me levais pas le matin en me disant que j’allais être capitaine de l’équipe de France. J’en prends la charge pour cette semaine. On verra ce qui se passera. J’espère que le groupe pourra montrer un autre visage, dimanche, à Napier, contre le Canada.

Vous vous y attendiez ?

Non du tout. Notre première sortie n’était pas idéale et je m’attendais à ce qu’il fasse tourner l’effectif, pas qu’il change de capitaine. Ça fait un heureux (sourires). De toute façon, ça changera la semaine prochaine. Et ça ne m’empêchera pas d’être le premier à faire le con. Mais une fois sur le terrain, je vais essayer d’apporter de la rigueur et du sérieux sur les phases d’entraînements. Et vu que je parle déjà beaucoup sur le terrain, ça ne devrait pas beaucoup me changer.

Marc Lièvremont n'était pas très content de votre match contre le Japon...

On n’est pas naïfs non plus. On sait ce qu’on a fait. On n’était pas satisfait, évidemment, de notre prestation après le match. Mais bon… les chiens aboient, la caravane passe et on verra ce qui se passe après. Je suis assez content, malgré tout, du résultat, qu’il faut retenir. Il y a quatre ans, au même stade, on pleurait (ndlr, défaite lors du match d’ouverture face à l’Argentine).

« Moi, je positive toujours »

Le sélectionneur dit que vous positivez tout le temps. Cela peut être une bonne chose pour évacuer la sinistrose liée au premier match.

Sinistrose... c’est vous qui le dites. Moi, je positive toujours. La vie est belle. On a la chance de vivre de notre sport. On est des privilégiés. On est dans une Coupe du monde, à l’autre bout du monde. Après, il faut être performant sur le terrain et ça, c’est plus compliqué. Alors oui j’aime bien positiver, encourager mes coéquipiers, aider ceux qui sont en détresse physique ou morale.

Cela fait très longtemps que vous n'avez pas joué ailier. Alors cumuler ce changement de poste et le capitanat...

(il coupe) Capitaine, oui, juste pour motiver les troupes et lancer la pièce. Je reste malgré tout simple soldat. Je vais certainement travailler deux fois plus toute la semaine pour réapprivoiser ce poste d’ailier. Je pense que tout se passera bien avec mes partenaires.

Les Canadiens ne vont pas aboyer. Ils vont mordre ?

Certainement. En tout cas, je fais confiance à Jamie Cudmore (ndlr, son partenaire à Clermont) et à ses partenaires pour ne pas lâcher leur proie.

Hâte de mettre un tampon à Jamie Cudmore ?

Oh oui (rires)… j’ai hâte.

Le titre de l'encadré ici

Une grande première|||

A 31 ans, et avec 65 sélections au compteur, Aurélien Rougerie sera capitaine pour la première fois de sa carrière sous le maillot bleu. Déjà capitaine de Clermont, l’ailier ou centre ne masquait d’ailleurs par sa fierté après avoir appris la nouvelle. Du côté de ses coéquipiers, « Roro », semble faire l’unanimité. En tout cas, tous l’attendent au tournant. « Vous savez, sans être capitaine, il aboie déjà beaucoup. Ou il se maitrise, ou on lui dit de se calmer », sourit Damien Traille. « Je pense que ça va un peu le calmer au niveau des bêtises, ajoute Fulgence Ouedraogo. On va peut-être moins l’entendre cette semaine. Il va peut-être moins chambrer. Il est toujours joyeux, souriant et le premier à sortir des conneries. Peut-être qu’il sera un peu plus sérieux. » De son côté, Marc Lièvremont a tenu à préciser que Rougerie avait beaucoup muri ces dernières années. Même s’il avoue ne pas avoir pensé à lui à sa prise de fonction, ce choix semblait désormais s’imposer.