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Saint-André : « J'ai envoyé un message à Marc»

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - -

EXCLU RMC SPORT - Arrivé en Nouvelle-Zélande ce vendredi, Philippe Saint-André est venu supporter le XV de France, dont il sera le sélectionneur à la fin du Mondial. Il veut que les Bleus amènent du rêve.

Philippe Saint-André, dans quel esprit êtes-vous arrivé en Nouvelle-Zélande ?

Je suis ici en vacances et en supporter de l’équipe de France. Je n’étais pas revenu en Nouvelle-Zélande depuis notre double victoire lors de la tournée 1994. C’est une nouvelle compétition qui commence pour le XV de France. Après un match compliqué contre le Tonga, les Bleus vont relever la tête contre l’Angleterre. La meilleure chose est de battre les Anglais.

Jouer l'Angleterre, ce n'est jamais un match comme un autre quand on est Français.

Ce sont toujours des moments particuliers. Les deux équipes se connaissent bien. Il y a des Anglais qui évoluent en Top 14. Ils devraient proposer un rugby assez physique. Ils sont rapides sur les ailes et à l’arrière avec Ben Foden. Les Français ont envie de revanche. Ils veulent montrer que l’équipe est bien meilleure que ce qu’on a vu pendant la phase de poules. Il faut avoir confiance dans l’équipe et le staff pour qu’ils nous fassent rêver.

Vous avez affronté deux fois les Anglais en Coupe du monde. Pouvez-vous nous raconter ?

1991 (défaite 19-10) ce n’est pas un bon souvenir. C’était ma première Coupe du monde. On penser gagner au Parc des Princes pour aller disputer la demi-finale en Angleterre. C’était un match heurté, bizarre, où les Anglais avaient visé Serge Blanco sur une chandelle. C’était un non-match. On était rentré et on n’avait rien préparé. Je n’avais pas fait de cartes pour mes amis car je pensais les envoyer de l’étranger, de la demi-finale. D’un coup, on s’aperçoit qu’on est éliminé. C’est un gros coup de massue derrière la tête. En 1995, c’est différent. Quatre jours après la défaite contre l’Afrique du Sud (19-15 en demi-finale), on avait su se remotiver pour faire un bon match pour les anglais (victoire 19-9).

Vous êtes aussi le dernier capitaine français à avoir gagné à l'Eden Park d'Auckland...

Oui mais il faut espérer qu’il y en aura d’autres et pourquoi pas cette année en finale de Coupe du monde.

Pensez-vous que les Anglais vont tenter de faire dégoupiller nos joueurs ?

Ils vont mettre beaucoup de pression sur la charnière et surtout sur Parra. Les Anglais ont de gros problèmes de maîtrise, de discipline, surtout dans les 30 premières minutes On dit que les Anglais jouent mal mais ils ont gagné leurs 4 matches. Jonny Wilkinson est en dessous des 50% de réussite au pied alors que nous avons deux buteurs entre 80% et 90%. Le match peut se situer là. Il faudra être bon dans la conquête, le défi physique, et avancer sur les impacts.

Jonny Wilkinson peut-il être le joueur qui fera basculer le match ?

Il faut l’espérer mais pas demain. Sur tous les tests physiques, il était mieux que lors des Coupes du monde précédentes. Il a travaillé comme un fou mais il a du mal à adopter ce ballon. D’être en-dessous de 50%, ce n’est pas lui. Il faut espérer pour l’équipe de France qu’il reste dans ces pourcentages. J’espère que Jonny ne sera pas le bourreau des Bleus.

Avez-vous parlé avec Marc Lièvremont ?

J’ai envoyé un mot à Marc. Je suis discret. C’est leur Coupe du monde. Ils se sont préparés. Marc, Emile, tout l’encadrement, cela fait quatre ans qu’ils travaillent. Il faut les laisser aller au bout. J’espère que l’équipe de France va faire plaisir à tous les supporters français. Il y a eu beaucoup de critiques. On n’a pas fait que des bons matches. Qu’ils nous fassent plaisir demain et qu’ils mouillent le maillot. 

Avez-vous prévu d'acheter une armure au moment où vous prendrez le poste ?

Il y a un sélectionneur. Respectons-le et respectons ses choix. Pour l’instant, c’est Marc Lièvremont. C’est lui qui est à l’intérieur du groupe. Nous n’y sommes pas et ne savons pas ce qui s’y passe.

Le titre de l'encadré ici

Sous les yeux de Douillet |||

David Douillet, le nouveau ministre des Sports, est arrivé à Auckland à 13h40. Il a été extrait de la file des voyageurs pour être accueilli loin des regards et des objectifs, sur le tarmac de l'aéroport, par l'ambassadeur de France en Nouvelle-Zélande et le président de la FFR, Pierre Camou. Puis il a filé à l’Eden Park pour assister à l’entraînement du capitaine, le dernier entraînement des Bleus avant le quart de finale contre l’Angleterre. Le double champion olympique de judo a notamment discuté avec Aurélien Rougerie, Julien Bonnaire et Lionel Nallet, des cadres venus le saluer. Et plus longuement encore avec Jo Maso, le manager du XV de France, avant de décliner les invitations des journalistes présents. Il devait dîner avec les joueurs ce vendredi. Et assistera au « crunch » samedi (9h30, heure française).