Saint-André : « Je leur avais dit de ne pas être Français »

Après le large et convaincant succès face à l’Australie (33-6), Philippe Saint-André avait prévenu : le plus dur, c’est de confirmer. Le sélectionneur de l’équipe de France a donc particulièrement apprécié la prestation de ses joueurs, samedi face à l’Argentine (39-22).

Philippe, vous attendiez une confirmation. Etes-vous satisfait ?

Je leur avais dit de ne pas être Français, ils ne l’ont pas été. Même si au bout de 10 minutes, j’étais un peu inquiet. Il faut féliciter les joueurs, leur état d’esprit, leur envie de créer du jeu, d’être solidaires, féroces. Même en fin de match, on essaie de jouer pour marquer un quatrième essai. C’est très bien. Je suis content que l'on puisse enchaîner deux victoires, surtout contre deux nations de l'hémisphère Sud qui jouent le Four Nations.

Comment analysez-vous cette victoire ?

Ça a été un match particulier. On a vu une première mi-temps exceptionnelle de la part des deux équipes, avec beaucoup de rythme, beaucoup de jeu, beaucoup de vitesse. Une première mêlée à la 39e minute ! En deuxième mi-temps, les Argentins ont beaucoup plus joué au pied, beaucoup plus occupé, mais j'ai l’impression qu'on a quand même bien maîtrisé notre sujet.

Si vous deviez adresser un mot aux joueurs, quel serait-il ?

Féliciter tout le groupe, bien sûr. Avec une mention spéciale à Vincent Clerc, qui vient de me dépasser en devenant le deuxième meilleur marqueur d'essais du rugby français, derrière Serge Blanco. En tant qu’entraîneur, je suis content. Après, il faut garder beaucoup d'humilité. Quand tu vois les Gallois qui ont fait le Grand Chelem et qui viennent de perdre cinq matches d'affilée… Là on savoure, mais on va continuer à bosser parce qu’on a un match difficile qui arrive.

Vous avez parfaitement réussi à vous adapter au style de l’Australie et de l’Argentine. Comment voyez-vous ce match face aux Samoa ?

Pour s’adapter, il faut de la férocité, de la discipline, de l’intelligence. Ça fait deux matchs qu’on démontre pas mal de ces facteurs-là. On va voir encore quelque chose de différent la semaine prochaine, avec les Samoa, où tout est axé sur le combat et le défi individuel. Il va falloir mettre une stratégie en place pour les contrer et continuer à évoluer.

Votre objectif de trois victoires est presque atteint…

Beaucoup disaient que c’était utopique de viser les trois victoires. On en est à deux, on n’est pas loin. Il reste un match pour être, peut-être, tête de série au classement IRB le 3 décembre.

Propos recueillis par Wilfried Templier