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Saint-André : « Le chantier est énorme »

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - -

Après un premier Tournoi raté, le sélectionneur lancera les grandes manœuvres au printemps en vue de la tournée en Argentine. Le changement de génération interviendra alors. Avec l’ambition de préparer la Coupe du monde 2015.

Un bilan insuffisant
« Deux victoires, un match nul, ce n’est pas suffisant. On ne peut pas se contenter de ça. On va avoir une réflexion. On a été irrégulier. On a été bon en attaque contre l’Italie, on a eu du mal en conquête. Contre l’Ecosse, on a eu les ressources pour revenir après avoir été mené 10-0 et on a marqué deux très beaux essais. Bizarrement, les deux matchs les plus décevants au niveau du résultat, ce sont ceux contre les Irlandais et les Anglais. On a été archi-dominé dans la conservation, l’occupation, la possession. Mais on a très peu marqué dans nos temps forts et on a pris énormément de points. Le dernier match, c’était le plus dur. Dans l’engagement physique, l’intensité, la vitesse d’exécution, c’est notre meilleur match. Même si on perd à Cardiff contre une belle équipe, contre tout un pays. »

Un groupe sur les rotules
« Il nous a manqué de la lucidité. Avec 18 minutes de temps de jeu effectif, le deux-contre-un, tu le joues bien. Mais quand tu es à la 40e ou 44e minute, après trois minutes d’effort, c’est beaucoup plus dur. C’est la grande, grande différence. Des joueurs comme Florian Fritz et David Attoub m’ont dit qu’ils n’avaient jamais joué un match de cette intensité-là. C’est la découverte du très, très haut niveau. Après avoir pris 15 Gallois dans le buffet pendant 70 minutes, il faut cette lucidité. On a des joueurs qui ont tout donné. Je ne remets pas en cause leur investissement. Mais certains ont fait une saison de Top 14, ont enchainé sur une préparation de Coupe du monde, sur une Coupe du monde, où ça n’a pas été facile même s’ils sont allés en finale. Et dès qu’ils sont rentrés, ils ont eu des matchs de H Cup et de Top 14. »

Un rajeunissement annoncé
« C’est la fin d’une génération. On a fermé le livre. Lionel Nallet, Julien Bonnaire et William Servat, qu’il faut féliciter parce qu’ils ont énormément apporté au rugby français, ne seront plus là. Le chantier est énorme parce qu’il faut qu’on trouve pas mal de joueurs, une nouvelle génération. Des joueurs de 31-32 ans, on n’est pas sûr qu’ils seront présents à 150% dans trois ans et demi. On va mettre quelques cadres au repos pendant cette tournée (en juin, en Argentine, ndlr) parce qu’ils en ont besoin. On va partir avec quelques cadres et surtout des jeunes. Des joueurs qu’on a commencé à voir pendant ce Tournoi comme Fofana, Buttin et d’autres. Si les joueurs sont bons, on n’attendra pas qu’ils aient 40 ans. Moi, j’ai eu la chance de jouer en première division à 17 ans. J’étais remplaçant en équipe de France à 19-20 ans. »