Si mauvais, le XV de France? "Gagner le Tournoi, c’est possible", assène Charvet

La Coupe du monde 2019 (20 septembre-2 novembre au Japon) paraît pour l’instant très loin… mais c’est pourtant déjà demain. D’ici là, le XV de France, qui sort d’une tournée ratée avec trois défaites contre les All Blacks en juin, ne disputera que huit matches (trois tests en novembre contre l’Afrique du Sud, l’Argentine et les Fidji, avant les Six Nations et la liste pour la Coupe du monde). Huit petites rencontres pour se jauger, se rassurer et continuer à reconstruire avant la grande échéance, avec un petit œil déjà tourné vers 2023 et le Mondial qu’accueillera la France.
Se baser sur les moins de 20 ans?
Le Tournoi des Six Nations s’est achevé en mars sur une maigre quatrième place, avec deux victoires face à l’Italie et une Angleterre à la dérive, malgré quelques prestations encourageantes contre l’Irlande ou le pays de Galles. Bien maigre consolation pour des Bleus qui ont perdu de leur superbe. Le tableau est bien noir… l’est-il totalement?
En juin dernier, tandis que les grands broyaient du noir, les moins de 20 ans étaient sacrés champions du monde en battant l’Angleterre (33-25), après avoir renversé la Nouvelle-Zélande en demi-finale. Une génération pas encore tout à fait mûre mais qui va commencer à pointer le bout de son nez.
"On devrait intégrer des moins de 21 ans, comme le pilier Demba Bamba qui a été magnifique, a estimé Vincent Moscato, membre de la Dream Team RMC Sport, ce mercredi dans le Super Moscato Show sur RMC. Il y a une génération, comme les Baby Blacks en 1984 qui avaient 20-21 ans, qui doit aller au feu, on n’a plus le choix. Il faut refaçonner une équipe, avec une structure autour des Guirado, etc… Je suis confiant parce qu’on s’aperçoit que tout va très vite. Il y a six mois, les spécialistes ne mettaient pas une pièce sur l’équipe de France de football. On peut peut-être se relever de ces dix ans, en intégrant les moins de 21 ans, des joueurs comme Fofana ou Picamoles qui n’étaient pas en Nouvelle-Zélande…"
Bamba, Ntamack, Carbonnel pour mener la refonte
"Il n’y a plus de temps à perdre, huit matches c’est très peu. Mais j’ai de l’espoir, poursuit Denis Charvet, membre de la Dream Team RMC Sport. La Coupe du monde, c’est un contexte différent avec huit mois de préparation. Tu arrives physiquement au top. En 2015, Philippe Saint-André n’était pas dans les meilleures conditions et beaucoup de choses étaient venues interférer dans la préparation. Mais je pense qu’on a les joueurs pour bien figurer. Après, si on me demande si on peut être champions du monde, je dis non. Espoir de bien figurer et d’aller en demi-finale, oui. Et gagner le Tournoi des Six Nations l’année prochaine, c’est possible."
Ce renouveau et cette quête de résultats passera donc par l’intégration rapide des moins de 20 ans, tout juste sacrés champions du monde. "Des jeunes champions du monde risquent d’intégrer assez vite le XV de France comme les Bamba, Ntamack, Carbonnel au poste d’ouvreur, Joseph qui a signé au Racing… Avec un amalgame de jeunes et anciens, on peut avoir une belle équipe. Et dans la poule, on est avec des Argentins qui ne valent rien en ce moment et l’Angleterre qu’on a battue au dernier Tournoi."
Un travail sur la formation
De l’espoir à court terme donc… mais encore plus à long terme. La Fédération française semble avoir retenu les leçons de ces dix années de vache maigre en relançant la formation. "Le problème, c’est la formation. On a eu une énorme déperdition depuis dix ou quinze ans, estime Denis Charvet. La FFR a mis en place un projet qui, selon moi, portera ses fruits dans dix ans." Reste à savoir si, en attendant, il faudra ou non manger le pain black.