Dominguez : « Pour un Puma, chaque centimètre compte »

Diego Dominguez - -
Diego Dominguez, quel est votre pronostic pour le prochain France-Argentine ?
Ça va être difficile quand je vois que l’équipe de France a perdu l’année dernière (41-10). Les Tricolores avaient pris près de 40 points à Buenos Aires. Mais bizarrement pour cette rencontre-là, je pense que la France va être très remontée. D’autant que cette fois-ci, le XV de France va jouer en France. Pour samedi, les joueurs de Lièvremont sont favoris.
On décrit les Pumas comme des joueurs courageux qui aiment évoluer avec leur sélection. Qu’en pensez-vous ?
C’est une équipe qui a beaucoup d’orgueil et qui s’accroche. Elle applique les fondamentaux du rugby. Elle est très appliquée. Cette stratégie a d’ailleurs bien marché puisque l’Argentine a obtenu des bons résultats surtout contre la France. En plus, il y a beaucoup de ces joueurs qui évoluent dans le Top 14. Ils connaissent le jeu français et ça aide beaucoup. Les joueurs sont très attachés aux maillots. Les Argentins se sacrifient beaucoup plus pour leur équipe nationale que pour leur club. Avec les Pumas, ils sont à fond.
Comment analysez-vous le style de jeu que pratiquent les Pumas ?
Les joueurs de rugby argentins jouent beaucoup pour le maillot, pour l’équipe et pour le copain. Sur le style de jeu, ils font des choses très simples : la mêlée, les placages et le jeu au pied. Sur tout ça, les Argentins sont très bons. Après peut-être que sur le jeu ouvert, ils sont moins surprenants. Mais sur le jeu à terre, ils sont performants. Ils s’accrochent centimètre par centimètre. Chaque centimètre compte…
« Les Argentins se sacrifient plus pour les Pumas que pour leur club »
Quels sont les joueurs majeurs dans l’effectif argentin ?
Pour moi, Felipe Contepomi est un énorme joueur. On le connaît. Il a un esprit spécial et en plus, il transmet beaucoup. Je le considère comme un leader. Depuis sa blessure au genou, il est vraiment revenu au top. Pareil pour Fernandez Lobbe qui est un joueur complet et intelligent. Après, on a Ledesma et Roncero qui sont deux leaders d’impact. En mêlée, ils sont toujours là. En définitive dans les 22, il y en a 20 qui jouent soit en France, soit en Angleterre. C’est très costaud. A mon avis, ça va donc être difficile pour la France.
Vous qui avez opté pour le XV d’Italie, est-ce que le fait ne pas avoir porté le maillot des Pumas est un manque dans votre carrière ?
En fait ce qui s’est passé, c’est que je suis venu jouer en Italie. A l’époque, la fédération argentine soupçonnait les joueurs de venir prendre de l’argent en Europe. Pour cela, elle les suspendait. C’est ce qui m’est arrivé. Pour chaque joueur, c’était la même sanction. De mon côte, je n’avais plus le choix et je ne pouvais plus jouer pour les Pumas. C’est pour ça que j’ai choisi l’Italie. En plus, ma maman est italienne. Au final, j’ai joué douze ans pour cette sélection.