Elsom, l’homme qui traversait les murs

Rocky Elsom, transperse les Bleus, ici lors d'un test match en juin 2008 - -
« On s’agrippe avec nos ongles pour chaque centimètre, parce qu’on sait que quand on ajoutera tous ces centimètres, c’est ça qui fera la putain de différence entre gagner et perdre, entre vivre et mourir ! » Dans l’Enfer du dimanche, où il campe un coach de football américain, Al Pacino résumait avant l'heure la philosophie de jeu de Rocky Elsom, le capitaine emblématique des Wallabies. « Avec ces mots, on peut traverser un mur en briques », confirme ce colosse d’un mètre 97 et de 112 kilos.
Depuis sa première sélection en 2005, ce troisième-ligne massif a su se rendre incontournable. C’est à l’issue de la saison 2008/2009, durant laquelle il est sacré champion d’Europe avec le Leinster, qu’il devient un prétendant naturel au capitanat, à la faveur de son retour dans le Super 14. Capitaine d’exemple plus que de mots, Elsom n’hésite jamais à jouer de son gabarit pour se faire justice. Comme en 2006 lorsqu’il boxe le Sud-africain Jaco Engels…
Deans : « Il ressemble aux arrières français »
En octobre 2009, la star des Brumbies succède à Stirling Mortlock pour devenir à 26 ans le 76e capitaine des Wallabies. Avec 44 sélections, Big Rock devient l’homme de confiance de Robbie Deans, l’entraîneur australien. « Il ressemble aux arrières français, lance ce dernier. Il est physique, et il aime le combat en dehors et sur le terrain. »
En Irlande, les supporteurs ont loué son courage en composant un chant inspiré de la saga de Rocky Balboa. Il a emprunté à un autre personnage de cinéma, Crocodile Dundee, un individualisme de pionnier du Nouveau monde. « Il y a beaucoup d’aspect du rôle de leader qui ne me conviennent pas, confesse-t-il. C’est une énorme responsabilité que de diriger des gars comme James O’Connor, Quade Cooper ou Kurtley Beale… » En attendant, l’actuel troisième ligne des Brumbies sera l’une des armes australiennes, ce samedi (20h45), à Saint-Denis face au XV de France.