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Lièvremont : « C’est insuffisant »

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L’entraîneur du XV de France n’a pas caché sa déception malgré la victoire de son équipe ce samedi en Irlande (26-22). Il déplore le manque d’ambition dans le jeu de ses joueurs pour cette dernière rencontre avant la Coupe du monde.

Marc, ces deux victoires contre l’Irlande vous satisfont-elles à une vingtaine de jours du début de la Coupe du monde ?

Il y a deux satisfactions. La victoire, d’abord, parce que c’est toujours bon à prendre. Et puis le fait qu’il n’y a pas de blessés. C’est quand même une bonne nouvelle. Pour le reste… J’espérais plus. Quand les joueurs sortent du match avec la victoire, ils ont une satisfaction collective. Et de mon côté, il y a pas mal de frustration. Il y a eu une première mi-temps extrêmement poussive, pendant laquelle on s’est accroché aux branches pour mener 16-8 contre le cours du jeu. Et puis cet essai en contre (Trinh-Duc), plein d’opportunisme, fait qu’on s’est contenté de gérer en deuxième mi-temps. Sans s’affoler, en se disant certainement qu’il ne fallait pas se blesser. Mais on n’a pas réellement joué un match de préparation à la Coupe du monde. Certes, pour 13 joueurs sur 15, c’était le premier. Mais c’est vrai que j’espérais mieux. On était capable de placer des mouvements intéressants. Il y a un peu de déception de ce côté-là.

Comment expliquez-vous les difficultés de votre équipe en début de match ?

On a pris la foudre. On a été attentiste, passif. On a contrôlé et on s’est fait punir. Sur deux, trois coups, on a montré que quand on voulait, on avait du talent. Mais globalement, il n’y a pas eu au moins un période intéressante, avec des séquences de jeu lors desquelles on aurait pu construire, travailler. On a bien géré, c’est tout.

« Pousser les joueurs à être exigeant »

Les deux essais marqués ne masquent pas les lacunes selon vous…

Les deux essais ? Combien on marque d’essais ? Oui, deux. Il y en a un qui est quand même très opportuniste. Le premier est très bien en termes de lancement de jeu. Je comprends les joueurs, ils se font grêler pendant les 25 premières minutes. Ils veulent se rassurer sur des ballons portés, souvent improductifs. Pour la deuxième mi-temps, je leur dis ‘‘c’est bon les gars, on repart du bon pied’’. Mais on a continué de jouer un rugby trop poussif à mon goût. Je ne suis pas complètement satisfait.

Mais votre équipe aura néanmoins réussi à prendre confiance avant de partir pour la Nouvelle-Zélande ?

Bien sûr, c’est mieux comme ça. Mais on sait ce qu’on veut. Aujourd’hui, c’est insuffisant. Il est logique que les joueurs soient contents de ramener une victoire. C’est mon rôle de leur dire qu’on est encore loin du compte, qu’il faut bosser, y compris pendant les quatre, cinq jours en famille. Il y a encore du boulot. Il va falloir qu’on progresse sur beaucoup de points. On peut penser que ça suffira certainement contre le Japon et le Canada. Il faut que je pousse les joueurs à être exigeant. Ça ne suffira pas pour être champion du monde.