Nalaga : « Je ne ferai pas de sentiment »

Champion de France avec Clermont, l'ailier fidjien sera la principale menace que devra vaincre le XV tricolore samedi - -
Napoleoni Nalaga, les Fidjiens sont très nombreux à évoluer dans le Top 14. Que ressentez-vous avant d’affronter la France et quelques uns de vos coéquipiers ?
C'est d’abord un grand honneur pour moi de retrouver la sélection fidjienne après mon premier et seul test match l'année dernière (NDLR : le 14 novembre 2009 face à l’Ecosse, les Fidjiens s’étaient inclinés 23-10). Rencontrer la France, vainqueur du tournoi des six nations et auteur du grand chelem est un honneur pour nous. En plus, la majorité de l'équipe des Fidji joue en France ou en Grande-Bretagne. Ce sera forcément un match particulier car nous avons beaucoup d’affinités avec les joueurs français. A Clermont, j’ai commencé à en parler avec Alexandre Lapandry, Thomas Domingo et Julien Pierre. Croyez-moi, samedi je donnerai tout pour mon pays et je ne ferai pas de sentiment (rire).
Comment vous sentez-vous en France après quatre années passées à Clermont ?
J’aime beaucoup ce pays et depuis que j’y suis arrivé en 2006, je comprends de mieux en mieux la langue. Néanmoins, je reste un Fidjien dans l’âme, je me balade en short et en tong et l’hiver s’avère donc particulièrement difficile à vivre, surtout quand il neige. Pendant cette période de l’année, je reste souvent chez moi et je dors beaucoup. Même si la vie a été difficile à mon arrivée, maintenant elle se passe beaucoup mieux grâce à ma famille qui vit près de moi. Je suis également très proche de Kini Murimurivalu et Noah, deux coéquipiers fidjiens de Clermont, avec qui j’échange beaucoup.
Cette saison vous avez déjà marqué cinq essais avec Clermont, toutes compétitions confondues. Cependant les spécialistes notent que vous progressez davantage en défense. Qu’en pensez-vous ?
J’avoue que ma défense s’est améliorée par rapport à l’année dernière, notamment sur les plaquages. J'essaie de rééquilibrer mes atouts offensifs par rapport à mes lacunes défensives, je travaille dur pour ça, et je pense que j'ai progressé. Cette saison je vais essayer de battre mon record de meilleur marqueur d'essais (21 essais en 2008-2009) et bien sûr de réaliser le doublé en gardant le titre de champion de France.
Vous avez déjà croisé la route des Français le 15 novembre 2008 avec les Pacific islanders (défaite 42-17). Racontez-nous ce qu’il s’était passé…
C’était ma première sélection avec les Pacific islanders et au bout de 18 minutes j’ai percuté très violemment Jean-Baptiste Ellisalde, le demi de mêlée des Bleus. J’ai été sanctionné d’un carton rouge mais je vous assure que je jouais simplement la balle et vu que Jean-Baptiste Ellisalde est arrivé par le bas, je l'ai percuté sans le vouloir. Je ne suis pas un joueur agressif, ce n'est pas mon style et d’ailleurs, tout le monde m’a défendu en affirmant que je ne voulais pas blesser Elissalde. Ce match reste un mauvais souvenir. Aux Fidji, nous avons l’habitude d’avoir un jeu plutôt dur, c’est inscrit dans notre culture et nous allons sans doute utiliser cette force face à la France samedi à Nantes (rires).