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Alexandre Becognée: "Une expérience très enrichissante"

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Alexandre Becognée, troisième ligne de Montpellier, se déplace à Perpignan cet après-midi avec le MHR pour conserver la première place au classement et espérer rejoindre directement les demi-finales de top 14 en fin de saison. L’ancien Montois a également fait partie du groupe France qui a remporté le grand chelem. Dans un rôle un peu spécial. Celui de joueur supplémentaire. Aucune feuille de match au final mais un rôle essentiel dans la conquête du grand chelem. Pour RMC Sport, il a accepté d’évoquer ce statut de joueur supplémentaire.

RMC Sport: Alexandre, c’est la journée des derbys en Top 14. Vous vous déplacez à Perpignan. Vous vous attendez à quel accueil?

Alexandre Becognée: On s’attend à un accueil chaleureux (rires). Non, il va y avoir une atmosphère assez hostile, on s’y attend. Mais sur le terrain il y aura seulement l’équipe de Perpignan, pas les supporters. Ça va être une belle bataille encore. Le début de match sera capital.

Est-ce que le regard des adversaires a changé sur votre équipe depuis que vous êtes premier?

Peut-être que l’on est plus craint aujourd’hui. On est l’équipe à battre avec une cible dans le dos mais pour nous cela ne change pas grand-chose. Notre équipe n’a pas changé depuis le début de l’année en fonction de notre classement. On s’envoie tout pareil, on essaye de faire le meilleur match possible. En ce moment, on est dans un creux avec beaucoup de blessés, de fatigue. On a un peu baissé de régime. Ce n’est pas aussi bien qu’il y a deux trois mois, il faut remettre un peu les points sur les i et je pense que ça va repartir. Mais on a gagné nos matches à domicile et on est toujours premier.

Justement, l’objectif maintenant c’est de conserver cette place jusqu’à la fin de la saison?

On ne peut plus trop se cacher maintenant en disant que l’on espère être dans les 6. On aimerait bien sûr rester premier et avoir cette demie sans passer par les barrages.

"On doit faire les pénibles"

Personnellement, vous venez de passer deux mois à Marcoussis avec l’équipe de France pour préparer le tournoi des VI nations. Vous avez aidé l’équipe à réaliser le grand chelem, est-ce que vous vous dîtes que vous aussi vous avez gagné le Grand Chelem?

Non, je ne me sens pas vainqueur du grand chelem. C’est une belle expérience, j’ai pu vivre ça un peu plus près que les autres. Mais non je ne peux pas me permettre de dire ça. Je ne sais pas si on a eu un rôle prépondérant mais le staff a reconnu notre travail et c’est gratifiant. Maintenant il faut redoubler d’effort. Et c’est vrai que quand on y va on espère toujours faire partir du groupe et pas rentrer en club le mercredi soir. C’est enrichissant de vivre çà. Quand je vais là-bas je dois prouver aux entraînements, prouver avec Montpellier que le staff peut me faire confiance. Mais c’est toujours une fierté d’être convoqué, d’être avec ce groupe

Concrètement quel est votre mission sur les trois jours où vous êtes sur place?

On doit faire les pénibles. On analyse le jeu des adversaires et on essaye de reproduire leur style de jeu. Moi, par exemple, je dois ralentir les ballons, être chiant dans les rucks. Bon du coup il y a deux trois mecs piquants qui t’enlèvent des zones d’affrontements comme Paul Willemse par exemple (rires). On essaye d’être le plus proche possible de ce que fait l’adversaire pour que les joueurs travaillent le mieux possible.

"Pas trop le temps de tergiverser"

Du coup, vous rentrez en club le mercredi soir, pour jouer le samedi ou le dimanche. Est-ce que c’est facile de passer de l’équipe de France à Montpellier?

C’est un peu compliqué parfois de se remettre dans le coup avec le club. Mais il faut vite switcher car le match arrive vite. Donc tu n’as pas trop le temps de tergiverser. Ce n’est pas les mêmes plans de jeu, pas les mêmes objectifs, mentalement ce n’est pas la même chose mais on s’y fait. Tu te mets à fond dedans, les coéquipiers m’aident quand j’arrive en me disant ce qui a été dit pour ne pas prendre trop de retard et que l’on puisse avancer tous ensemble.

Est-ce que ces convocations en Bleu sont bénéfiques personnellement?

Oui c’est très enrichissant personnellement. Quand on fait l’opposition à 100% contre le XV titulaire, il faut se mettre au niveau de cette équipe-là. C’est une opposition où on fait l’adversaire mais où on travaille aussi pour nous, au niveau du placement, de la vitesse. Tout entraînement, toute journée est enrichissante. Il y a toujours un truc que tu apprends, un petit détail que tu fais mieux. Tu évolues tous les jours.

Vous avez connu votre première sélection l’été dernier en Australie, vous espérez être sélectionné cet été pour la tournée au Japon?

Si je ne suis pas en finale, j’espère y être (rires), j’espère pouvoir aller au Japon et pouvoir jouer. Il y a beaucoup de concurrence, il faut redoubler d’effort, je vais essayer d’être le plus performant possible pour essayer d’y être. Mais j’essaye de ne pas me prendre la tête. Je pense à Perpignan d’abord là !

Julien Landry