Armitage, le sifflet ne retombe pas

Delon Armitage - -
Aviva Stadium de Dublin, le 18 mai dernier. Il est environ 19h quand Delon Armitage va effectuer un geste qui lui colle depuis à la peau comme un mauvais chewing-gum sous une chaussure, et dont on imagine ne jamais se dépêtrer. En allant marquer l’essai qui donne l’avantage à Toulon en finale de H Cup (16-15), l’arrière toulonnais tire la langue au Clermontois Brock James.
Un geste qui n’allait pas manquer d’hérisser le monde de l’ovalie, peu adepte de ce type de malice. Comme en atteste Damien, supporteur toulousain rencontré lors de la retransmission de Toulon-Clermont (25-19), le 5 octobre dernier : « Je pense que les gens n’ont pas apprécié cet espèce de dédain. Et même si le rugby est devenu très professionnel, il y a des gestes qui ne se font pas et je pense que les gens ont beaucoup de mal à accepter ça. Il y aussi peut-être le fait que les gens aiment plus ou moins leur président, Mourad Boudjellal, parce qu’il parle et provoque énormément. Tout cela additionné fait que les gens se servent de ça pour siffler. »
En écho, Johann, également supporter du club haut-garonnais, juge le président et les fans du RCT également responsables de cette fronde : « Ce ne m’a pas choqué tant que ça de le voir en finale de H Cup. Je suis plus choqué par les déclarations de son président à longueur de temps. Si je devais siffler, ce serait plus l’équipe pour la mentalité, ou du moins les supporteurs toulonnais plus que Delon Armitage. Les Toulonnais sont peut-être aussi victimes de jalousie parce que, tout d’un coup, le RCT est arrivé et a gagné avec toutes ses stars et compagnie. »
Une attitude qui laisse amère Arnaud, également soutient des Rouge et Noir : « Le public a énormément changé et, malheureusement, on en arrive à ce genre de comportement. Il y a de très grandes chances qu’il soit à nouveau sifflé samedi. C’est avec un grand regret, bien sûr. » De quoi donner un peu de baume au cœur à Armitage, las du tohu-bohu qui l’escorte à chaque déplacement : « Se faire siffler pendant que l’on travaille ce n’est pas génial. A chaque match même les joueurs adverses me disent : "Tu n’as tué personne." » Et pourtant, samedi, c’est bien la même sérénade qui risque d’accompagner une énième fois les actions de l’arrière anglais.
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